Crash de l’A320: Andreas Lubitz en arrêt de travail le jour du drame
Au coeur de l'enquête sur le crash de l'Airbus A320 de la Germanwings mardi dans les Alpes de Haute-Provence : la personnalité du jeune copilote Andreas Lubitz. D'après le procureur de Marseille, il aurait volontairement précipité l'avion sur les montagnes françaises. Plusieurs perquisitions ont eu lieu à son domicile.
Hier vendredi 27 mars au matin, le quotidien Bild révélait que le jeune pilote avait souffert d'une grave dépression et ce midi, en Allemagne, le procureur annonce la découverte d'un arrêt de travail déchiré valant pour le jour du crash.
Andreas Lubitz était en arrêt maladie mardi, le jour du crash de l’avion de la compagnie Germanwings. Le parquet de Düsseldorf a communiqué cette information à la mi-journée, ce vendredi 27 mars, après les perquisitions effectuées hier au domicile du co-pilote ainsi que chez ses parents. Voulait-il dissimuler sa maladie à son employeur ? « Le fait que des certificats d'incapacité de travail, parmi d'autres choses, qui ont été déchirés, qui étaient récents et même datés pour le jour des faits appuient l'hypothèse qu'il a caché sa maladie à son employeur et à ses collègues de travail », déclarent les procureurs de Düsseldorf, selon l'agence Reuters.
Le parquet affirme en revanche ne pas avoir retrouvé de lettre d’adieu au domicile du jeune homme ou un document expliquant son geste. L’ordinateur du copilote et divers documents sont toujours à l'étude, nous rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaud.
Un épisode dépressif lourd
Depuis hier, les spéculations sur les motivations d’Andreas Lubitz vont bon train. L’annonce par le PDG de Lufthansa que le copilote avait interrompu sa formation pour des raisons de santé a suscité des questions. La compagnie aérienne, maison mère de Germanwings, s’était refusée à en dire plus pour préserver le secret médical. Après les témoignages de proches d’Andreas Lubitz, le quotidien Bild Zeitung, qui a eu accès au dossier du jeune homme, parle d' « un épisode dépressif lourd » en 2009 ayant conduit à un traitement psychiatrique et une interruption de plusieurs mois de la formation du futur pilote. Depuis, le jeune homme était, toujours d’après le journal, sous traitement médical particulier et régulier.
Un psychologue doit consulter ce dossier, écrit le quotidien ; les informations doivent être communiquées ensuite à la justice allemande qui les transmettra aux enquêteurs français. Le quotidien berlinois Tagesspiegel affirme pour sa part qu’Andreas Lubitz était soigné pour dépression à l’hôpital de Düsseldorf.
Vers un suivi psychologique des pilotes ?
Ces interrogations suscitent un débat en Allemagne sur la nécessité ou non d’un suivi pyschologique des pilotes. Hier, le patron de Lufthansa avait déclaré qu’il n’était pas prévu après la formation des pilotes dans son entreprise comme chez ses concurrents. Toujours selon le quotidien Bild, le pilote, hors du cockpit lors de la chute, a tenté de forcer la porte du poste de pilotage avec une hache, un outil qui fait partie de l'équipement de sécurité d'un A320, a précisé une porte-parole de la compagnie allemande Germanwings.(RFI)