Débat chez ALUMNI IHEC sur le changement des billets de banque
L’Association des anciens diplômés de l’IHEC (ALUMNI IHEC) ont tenu, ce matin du jeudi 29 septembre 2016, une rencontre réunissant une pléiade de spécialistes et experts économiques, financiers et bancaires pour débattre d’un thème d’importance et d’actualité, en l’occurrence, « le changement des billets de banque : Petite mesure ou décision stratégique ?».
Cette rencontre, organisée conjointement avec la Fondation Friedrich Naumann, a permis de passer en revue les tenants et les aboutissants de la question du changement des billets de banque, dont l’un des plus grands défenseurs a été Ahmed El Karam, président du directoire de l’Amen Bank Ahmed El Karm et président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (ATPBEF).
En effet, M. El Karam estime que l’opération n’a que des avantages et ne présente aucun inconvénient, le tout sans le moindre coût. « Il s’agit d’une solution technique à un problème épineux à condition que ce changement de billets soit accompagné d’une obligation pour le changeur d’ouvrir un compte pour y déposer l’argent.
Il a fait remarquer, toutefois, que si on appliquait la loi pour empêcher la fraude et la corrompu, le pays gagnerait, rien qu’avec ça, deux points supplémentaires de croissance.
L’expert financier, Achraf Ayadi et l’expert comptable, Walid Ben Salah ont abondé dans le même sens tout en en appelant à une approche à caractère structurel pour bannir le phénomène de la contrebande et du blanchiment d’argent, surtout que le phénomène a pris de l’ampleur. Qu’on en juge…
A la veille de 2010, l’argent liquide circulant dans le pays était évalué à 5 milliards de dinars alors qu’à la veille de 2016, il est de 10 milliards de dinars, soit le double en l’espace de cinq ans !
C’est dire l’importance du changement des billets de banques pour ces intervenants. Mais ce n’est pas l’avis de Hachemi Aleya qui pense qu’il faut des réformes profondes et structurelles sur le plan de la monétique et au niveau de l’application des lois contre la corruption et contre l’évasion fiscale.
Un point de vue rejoint par l’expert Skander Ounaïes qui a donné des chiffres effarants quant à la corruption précisant que les grands barons en la matière sont connus nominativement et qu’ils sont au nombre de 22. Et d’ajouter que c’est grave qu’un responsable gouvernemental affirme connaître les contrebandiers par leurs noms sans rien faire. Ce qui lui a valu les applaudissements de l’assistance !
A la fin du débat, riche et de haut niveau, les intervenants sont parvenus à la conclusion qu’il faut d’abord appliquer les lois, avoir la volonté politique d’aller dans le sens des réformes et développer les paiements électroniques et les rendre plus fiables.
Il est à rappeler que l’Association Alumni IHEC Carthage est une association réunissant les anciens diplômés de l’IHEC Carthage fondée en février 2016. Elle a pour vocation de favoriser les liens d’amitiés et d’entraide entre ses membres et de contribuer, par ses activités, au rayonnement de l’IHEC Carthage.
A noter que le débat d’aujourd’hui s’inscrit, désormais, dans le cadre d’une série de rencontres dites les « Matinales » pour aborder divers thèmes de l’actualité économique, financière et bancaire.
Noureddine HLAOUI
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