Décorations à l’occasion de la fête de la femme : Quels sont les critères adoptés ?

 Décorations à l’occasion de la fête de la femme : Quels sont les critères adoptés ?

 

Le président de la République a mis l’accent jeudi dans son allocution à l’occasion de la fête de la femme sur la justice qu’il a d’ailleurs opposée à l’équité alors que sans cette dernière la première perd de son sens. Mais cette justice l’a-t-il appliquée à lui-même en décernant les décorations qu’il a remises à cette occasion.

D’abord il faut bien souligner que la présidence de la République n’a pas publié comme c’est de coutume la liste des personnalités décorées. Même l’agence TAP dont la PDG a reçu une décoration s’est contentée d’annoncer dans une dépêche cette bonne nouvelle sans se donner la peine de publier la liste des femmes décorées et leurs fonctions. On devra la connaitre cette liste dans une prochaine livraison du Journal Officiel de la République.

Mais par-delà cet oubli, qui semble révélateur de l’embarras de la présidence, il y a lieu de se demander : selon quels critères les personnes décorées ont-elles été choisies.

Pourquoi seule la ministre de la Justice Thouraya Jeribi a reçu le titre de Commandeur de l’Ordre de la République, d’autres ministres méritent elles aussi cette décoration.

Alors que l’année en cours a été marquée par la crise sanitaire, tout le monde a remarqué que le Pr Nissaf Ben Alaya directrice générale de l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes qui a été sur tous les fronts depuis plusieurs mois n’a pas reçu une haute décoration qu’elle mérite amplement. Ni elle ni d’ailleurs plusieurs femmes qui se sont illustrées dans le combat contre le Covid-19 comme le Pr Rim Abdelmalek spécialiste des maladies infectieuses.

Des médecins militaires ont été distinguées et elles le méritent mais Kaïs Saïed chef des armées semble privilégier le corps qui est sous son autorité.

Les femmes des médias comme les cheffes d’entreprise ou les personnalités scientifiques sont les grandes oubliées de cette cérémonie. Seule Mouna Mtibaa, PDG de la TAP depuis quelques semaines a trouvé grâce aux yeux des responsables de la présidence. D’ailleurs elle n’est pas la seule femme à avoir dirigé une entreprise de presse ou un média audiovisuel public ou privé.

Des journalistes de terrain où les femmes excellent et tiennent le haut du pavé méritent elles aussi d’être distinguées. Sans parler des nombreuses chefs d’entreprises qui tiennent la dragée haute à leurs collègues masculins.

On se pose la question des critères car on aimerait pour respecter la justice y compris en remettant des décorations qu’une commission soit formée pour établir ces critères et qu’un appel à propositions soit lancé pour que les plus méritantes soient choisies. C’est le moins que l’on puisse attendre du président qui met la justice et l’équité au-dessus de toute autre considération

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