Des parties demandent la libération de la Tunisie de cette dette « odieuse »

Après la déclaration de M. Béji Caid Essebsi, qui a laissé planer le doute sur une probable cessation de paiement des salaires des fonctionnaires,

plusieurs personnes ont proposé la suspension du paiement de la dette extérieure.

Il s’agit, pour la seule année 2011, de plus d’un milliard d’euros prévus en tant que service de la dette. La moitié vient d’être payée le 06 avril, l’autre moitié est prévue en septembre.

Une pétition en ligne vient d'être lancée et à travers laquelle les signataires du communiqué se posent la question suivante pour justifier cette requête: la dette est-elle légitime ?

Contractée par le régime de Ben Ali, elle répond parfaitement à la qualification juridique de dette «odieuse». Selon cette doctrine de Droit international, «si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les intérêts de l’État, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, etc., cette dette est odieuse pour la population de l'État entier (…). Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation ; c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée, par conséquent elle tombe avec la chute de ce pouvoir».

Partant de ce principe, les associations ainsi que les individus signataires de ce communiqué appellent à libérer le peuple tunisien de la charge de cette dette odieuse, pour lui permettre de réaliser ses aspirations nationales, avec de réelles chances de réussite et dénoncent, par la même occasion, le rôle du FMI dans l’appauvrissement des peuples et le soutien des dictatures, revendiquent la suspension du payement de la dette, demandent l’arrêt immédiat de l’endettement (le gouvernent provisoire n’a pas la légitimité de prendre des décisions majeures concernant l’avenir de la Tunisie) et appellent à la mise en place d’un audit citoyen par le Gouvernement qui sera élu.


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