Des soldats français blessés en Centrafrique: Le ministre de la Défense à Bangui
Plusieurs militaires français sont blessés mardi et vendredi à Bambari et Bangui suite aux accrochages avec les groupes armés. Le Ministre français de la Défense Jean Yves Le Drian est ce jour dans la capitale centrafricaine pour s’enquérir et prendre le taureau par la corne.
Avant de quitter la France pour sa 7e visite en Centrafrique, le Ministre français a affirmé que les regains de tensions sont liés au fait que le processus politique "est en panne". Devant les affrontements des groupes armés avec pour corolaire la souffrance de la population, Jean Yves Le Drian a déclaré à l'AFP que "le règlement de tout ça ne peut être que politique, or la politique est en panne.
L'arrivée en février de la présidente de transition Catherine Samba Panza "n'a pas permis la relance d'un processus politique qui est bloqué", a-t-il regretté. Poursuivant, le Ministre, a souligné que "l’absence de perspective a conduit à la radicalisation de certaines factions armées parce que l’on ne voit pas se tracer un avenir pour l’ensemble du pays".
En dépit des inquiétudes, le Ministre est optimiste pour une sortie de crise de ce pays meurtri. Il a précisé que "toutefois la mise en œuvre d'une conférence de réconciliation discutée par les chefs d’états des pays d'Afrique centrale réunis fin juin à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, suscite un espoir".
Escalade de la violence dans l’arrière pays
Depuis des semaines, Bambari, région du centre-est de la Centrafrique est le théâtre d’affrontement entre les groupes armés Séléka et anti-Balaka. Plus de 82 morts sont enregistrés, des centaines de maisons incendiées et des milliers de personnes déplacées, d’après le bilan fait par le Département de l’Administration du Territoire.
Tout comme les autorités centrafricaines, l’Etat-Major de l’Armée Française est aussi inquiète et indignée de la tournure que prend les événements, car ses soldats sont cibles d’attaque."La situation en RCA reste très contrastée avec des zones stabilisées et des zones marquées par des pics de tension", a déclaré lundi à Paris le porte-parole des armées françaises, le Colonel Gilles Jaron. Pour cet Officier-supérieur, il est urgent "que se réinstalle un cadre politique et que commence le processus de désarmement DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion)".
Il y a quelques jours, au moins 11 civils ont été tués dans le nord-ouest et le centre du pays lors d’attaques attribuées aux ex-Séléka. Les tueries de masse ont certes diminué à Bangui, mais la république centrafricaine est loin de retrouver sa quiétude d’antan, malgré la présence de 5.800 soldats de la force africaine Misca déployés aux côtés des 2.000 soldats français de l'opération Sangaris et des 700 soldats de l'Eufor-RCA, qui compte 250 soldats français dans ses rangs.
Après Bangui la capitale, Le Ministre français de la Défense se rendra mardi à Bambari en compagnie du Commandant de Sangaris.
Fleury Venance Agou