Développement durable: Rio+20 commence à apporter ses fruits
À quelques jours de la clôture de sa soixante-huitième session, l’Assemblée générale a adopté à l’unanimité, trois résolutions portant sur la revitalisation de l’Assemblée générale; sur la lutte contre le paludisme, ainsi que sur les futurs « objectifs de développement durable » qui prendront le relais des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la fin de 2015.
En prenant note, dans sa résolution* sur le développement durable des conclusions du rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, l’Assemblée a franchi une étape sur la voie de la définition de son futur programme de développement durable pour l’après-2015. Créé en application des recommandations contenues dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, ce Groupe de travail est un mécanisme intergouvernemental transparent et participatif chargé de formuler des objectifs de développement durable de portée mondiale en vue de leur adoption par l’Assemblée générale.
Par le texte adopté cet après-midi, après une révision orale, l’Assemblée a décidé que la proposition du Groupe de travail contenue dans son rapport constituera « le principal fondement » de l’intégration des objectifs de développement durable au programme de développement pour l’après-2015, « tout en reconnaissant que d’autres contributions seront également envisagées dans ce processus intergouvernemental de négociation à la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale ».
De nombreuses délégations ont tenu à expliquer leur position après l’adoption de ce texte, montrant ainsi l’intérêt que chaque État et groupe de pays attache à la définition de ces objectifs. Le représentant de la Bolivie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi souligné l’importance du document élaboré par le Groupe de travail, estimant que le résultat du processus intergouvernemental ne devait pas être renégocié. Cet avis a été partagé par son homologue de la République islamique d’Iran et par celui du Malawi, qui prenait la parole au nom du Groupe des États d’Afrique.
Ces délégations, à l’instar d’autres comme celle du Japon, ont en outre demandé que toutes les réserves exprimées par des membres du Groupe soient consignées dans un document officiel. Le représentant du Bénin, qui intervenait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a insisté pour que les nombreuses préoccupations exprimées par les États membres de ce groupe soient prises en compte, sans cependant remettre en cause la cohérence du document.
Les déclarations et explications de position des États Membres de l’ONU sur ce document figureront dans un additif, a précisé à cet égard le Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, M. John Ashe.
Pour le représentant du Brésil, qui s’exprimait aussi au nom du Nicaragua, « il est important de ne pas obstruer le processus ». Il a espéré que la Conférence sur le financement du développement durable qui se tiendra l’an prochain apporterait une contribution utile à ce processus.
La délégation des États-Unis a estimé que la proposition du Groupe de travail constituait une base de travail, saluant notamment la reconnaissance des droits reproductifs des femmes, et celle de la nécessité d’établir une société paisible pour le développement durable, ainsi que l’intégration de la question des changements climatiques. Elle a rappelé que sa délégation avait émis des réserves au cours des négociations, mais a aussi regretté que, selon les impressions de sa délégation, certaines délégations d’États Membres aient aujourd’hui présenté des positions à caractère politique.
« Nous aurions aimé arriver à un nombre plus limité d’objectifs et de cibles », a quant à elle indiqué la représentante du Guatemala, dont le pays est membre du Groupe de travail. Reconnaissant que le document produit constituait « une base » pour l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, elle a assuré que le processus de négociation avait été ouvert et transparent. Le représentant de l’Union européenne a apprécié pour sa part la contribution de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et le secteur privé.
De son côté, le représentant de la Libye, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, s’est opposé à « l’approche sélective » qui a été, aux yeux des États arabes, adoptée pour définir le projet d’objectif numéro 16, relatif à la promotion de « sociétés pacifiques et inclusives ». Il a regretté que les préoccupations du Groupe arabe n’aient pas été prises en compte, et en particulier, parmi elles, le souci de mettre fin à toute forme de domination coloniale et d’occupation étrangère. Pour le Groupe arabe, l’objectif 16 doit aussi mentionner la nécessité, pour tous les acteurs, de respecter le droit international, ainsi que le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme. La délégation libyenne s’est également inquiétée de l’absence de référence dans le libellé des termes de ce même objectif 16, aux sanctions économiques unilatérales illégales.