Du nouveau dans l'affaire de la ferme de Jemna : « L’Etat met en garde »
L’affaire de la ferme de « Jemna » (gouvernorat de Kébili) ne cesse de connaître de nouveaux rebondissements sans pour autant que les différents gouvernements ne soient arrivés à la résoudre.
L’affaire a éclaté en pleine révolution lors du mois de janvier 2011, lorsque des dizaines d’habitants de Jemna se sont attaqués à la ferme de la STIL (la Société Tunisienne de l’Industrie Laitière) et l’ont prise de force pour mettre fin, d’après eux, à « une longue histoire d’injustice ».
La ferme était à l’époque louée par l’État à des entrepreneurs privés à travers un contrat qui se prolonge jusqu’en mars 2017 en contrepartie d’une somme modique qui ne dépassait pas les 10000 dinars par an.
Ces entrepreneurs qui ont été accusés de tous les maux par les habitants protestataires n’ont pas pu récupérer la ferme depuis, malgré leurs recours aux autorités et à la justice.
Soutenus par la ligue locale de protection de la révolution, les protestataires qui ont conquis par la force ce qui leur revient, selon leur avis, de droit, ont commencé à gérer l’oasis d’une façon collective. Ils ont même créé une Association de la Protection des Oasis de Jemna qui supervise l’exploitation de l’oasis.
Depuis cette époque, les revenus de la ferme servent à payer les salaires des ouvriers qui ont augmenté en nombre, l’optimisation de la productivité de la terre et le lancement de projets de développement au profit des habitants de Jemna.
Entretemps, des différents ont commencé à éclater entre les membres de l’association et des habitants de la région non seulement pour des intérêts individualistes mais aussi pour leur incapacité à trouver une issue législative avec l’Etat qui a toujours refusé de reconnaître la « légitimité » de l’action des protestataires.
Ce bras de fer vient de connaître un nouveau rebondissement, lorsque l’Association de la Protection des Oasis de Jemna a lancé un appel d’offres dans les journaux pour annoncer son intention de vendre la récolte de dattes de la ferme de l’année 2016.
Le Secrétariat d’Etat aux domaines de l’Etat et aux affaires foncières a vite régi suite à cela en éditant ce jeudi 1er septembre 2016, un communiqué dans lequel il met en garde toute personne qui peut s’impliquer dans cette affaire car elle risque d’être poursuivie par la justice.
Le communiqué a rappelé que la ferme est la propriété privée de l’Etat et que personne n’a le droit de vendre sa récolte, rappelant que l’association n’a pas le droit de l’exploiter.
K.B.M.
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