Elyès Mnakbi à Reuters : Tunisair souhaite licencier 1200 employés

La compagnie aérienne nationale tunisienne Tunisair souhaite licencier 1200 employés pour remédier à ses difficultés financières qui ont entraîné des retards de vols et l’arrêt des avions en raison du manque de pièces de rechange, a déclaré vendredi son président directeur général, Elyès Mnakbi à l’agence britannique Reuters.

Tunisair, qui possède une flotte de 30 appareils, emploie 8 000 personnes, dans le cadre d’un service public lourd que le gouvernement n’a pas réussi à réduire en raison de la résistance des syndicats. En comparaison, la compagnie Royal Air Maroc, qui possède plus de 50 appareils, compte environ 3 300 travailleurs, selon son site internet.

"La société souffre de difficultés financières majeures en raison du nombre élevé de travailleurs et de la masse salariale de l'entreprise", a souligné Elyès Mnakbi, dans son interview. "Nous avons proposé de licencier 1 200 travailleurs et nous attendons l'approbation du gouvernement pour ce programme, qui aidera l'entreprise à alléger son fardeau financier et à sortir de la crise", a-t-il déclaré.

"Dans tous les pays du monde, chaque avion est censé avoir environ 80 employés, mais à Tunisair, chaque avion compte 165 employés, ce qui alourdit le bilan de la société", a déclaré Mnakabi.

Selon l’agence britannique les passagers en colère ont récemment exprimé leur frustration sur les médias sociaux à propos des retards, imputables selon Mnakbi à une pénurie d’avions - la flotte d’avions utilisables est passée de 30 à 24 car Tunisair manque de fonds pour effectuer la maintenance.

Il n’y a pas eu de réaction immédiate de la part du gouvernement et des syndicats qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la restructuration de Tunisair ou d’autres secteurs publics comptant un nombre élevé de personnel, souligne Reuters.

Le parti Afek Tounes, qui ne fait pas partie de la coalition au pouvoir, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement devait intervenir de toute urgence pour sauver Tunisair.

L’accord de ciel ouvert avec l’Union européenne ouvrira tous les aéroports sauf la base principale de Tunisair dans la capitale à des transporteurs étrangers, mais après quatre ans, l’aéroport de Tunis sera également inclus.

"Après l’Open Sky (qui pourrait entrer en vigueur cette année), la tâche ne sera pas facile, mais nous avons un programme de réforme pour l’entreprise. Si elle est mise en œuvre, nous irons dans la bonne direction ", a déclaré Mnakbi.

Il a indiqué que le plan de restructuration coûterait environ un milliard de dinars tunisiens (363 millions de dollars). Mnakbi s'attend à ce que la compagnie loue six appareils pour augmenter sa flotte en 2019, alors que la compagnie lance deux nouvelles liaisons en Afrique d'ici la fin de l'année, avec le Soudan et le Cameroun, portant le nombre de lignes sur les pays du Sud du Sahara à 10.