Erdogan assure que l'émir du Qatar lui a offert l'un de ses luxueux Boeing 747

Erdogan assure que l'émir du Qatar lui a offert l'un de ses luxueux Boeing 747

 

Le nouvel avion présidentiel de Recep Tayyip Erdogan fait polémique en Turquie. En cause, non pas tant le luxe de ce Boeing 747-8 mais les conditions de son acquisition. Durant le week-end, le président turc a assuré qu’il s’agissait d’un cadeau de l’émir du Qatar.

"Le Qatar vendait cet avion (...) Nous nous y sommes intéressés. En apprenant cela, l'émir nous l'a offert, en disant 'Je ne peux prendre de l'argent de la Turquie, je l'offre à la Turquie'", a-t-il affirmé au quotidien Hürriyet.

"Cet avion ne m'appartient pas, il appartient à l'Etat turc", a-t-il ensuite insisté, parlant à des journalistes dans l'avion qui le ramenait d'Azerbaïdjan samedi. Le nouvel avion présidentiel est un Boeing 747-8 acheté neuf en 2012 par l’émir du Qatar qui l’avait fait aménagé à grand frais pour ses besoins propres.

Dans une configuration classique, il aurait pu trouver preneur à 150 millions de dollars, mais compte tenu des luxueux équipements dont il dispose, -un espace de vie de 480 m2 comprenant notamment une suite "royale", une salle à manger où peuvent s’attabler quatorze passagers et dix salles de bains- il aurait pu trouver preneur à plus d’un demi-milliard de dollars.

Cet avion de la même famille que le futur Air Force One du président des Etats-Unis faisait partie de la flotte des Al Thani qui comprend aujourd'hui quatorze jets.

Ce cadeau royal a immédiatement suscite de vives critiques de l'opposition. Certains députés soupçonnent en effet le président turc de ne pas dire tout à fait la vérité, cet avion ayant figuré pendant plusieurs mois dans le catalogue d’une société suisse spécialisée dans la commercialisation de jets de luxe destinés aux chefs d’Etat, aux très grandes fortunes et à quelques patrons de multinationales.

D’autres trouvent humiliant que la Turquie n’ait pas les moyens de s’offrir elle-même un avion présidentiel. "L'Etat de la République de Turquie ne doit pas se réduire à accepter un avion offert par un cheikh" s’est par exemple insurgé le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu qui a appelé Erdogan à rendre cet avion "ultra-luxueux" dès "demain matin".

Ankara et Doha ont noué d'étroites relations ces dernières années et le Qatar a notamment promis récemment à la Turquie un programme d'investissements à hauteur de 15 milliards de dollars pour soutenir son économie affaiblie.

La Turquie a apporté un soutien marqué au Qatar en 2017 quand ce petit mais richissime émirat gazier a été soumis à un boycott de ses voisins du Golfe emmenés par l'Arabie saoudite, qui lui reprochent ses liens avec des groupes islamistes, dont la confrérie des Frères musulmans, et de ne pas prendre suffisamment ses distances avec l'Iran.

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