Et la Chine s'éveilla !

Et la Chine s'éveilla !

« Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera », un livre écrit en 1973  par un ancien ministre français, Alain Peyrefitte à la suite d’une visite effectuée dans ce pays en 1971 alors qu’il était député et président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale française.  C’était prémonitoire et les événements lui ont donné raison. Quatre décennies après, le « rêve chinois » devient réalité. « Un rêve reliant le passé, le présent et le futur de la Chine et possédant une connotation historique »

La chine est un véritable continent à elle seule. Couvrant plus de 9 millions 500.000 km2, elle compte près d’un milliard 400 millions d’habitants, soit le sixième de la population mondiale. Elle n’est pas grande par sa muraille qui s’étend sur environ 6500 kms, mais aussi par son dynamisme et l’amour du travail érigé en une valeur sacrée.  Elle a connu un véritable bond au cours des deux dernières décennies pour devenir la deuxième économie mondiale en termes de PIB, et deuxième contributeur au PIB mondial avec une part de 17,3% derrière  les États-Unis avec 27%, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI) publiées au mois d'octobre 2023. Mais loin devant l’Allemagne, le Japon et l’Inde qui complètent le top 5 avec des PIB compris entre 3,7 billions et 4,4 billions de dollars.

La prédiction de Deng Xiaoping

Depuis l’avènement de Deng Xiaoping (1978-1992), qui a initié une politique pragmatique pour réformer la Chine en plusieurs phases, le visage de « l’Empire du Milieu » a été complètement transformé. Avec son slogan porteur « enrichissez-vous », celui qu’on appelle « le petit Timonier » par allusion au « grand Timonier », Mao Zedong, a réussi à faire sortir son pays de recroquevillement, engageant des réformes économiques d’inspiration libérale. En 1978, il avait prédit que la Chine deviendra en 50 ans la première puissance économique mondiale. Sa prédiction pourrait se réaliser en…2028.

Car,   depuis, la croissance du PIB a été en moyenne de plus de 9 % par an et il a augmenté plus de 30 fois depuis 1978. Selon le FMI, l'économie de la Chine devrait connaître une croissance de 5% cette année après un premier trimestre "solide.

L’actuel  président Xi Jinping, élu en mars 2013, estime que son pays  « doit trouver de nouveaux relais de croissance ». Ce qui devrait se traduire  par « l'ouverture à la concurrence de secteurs jusque-là contrôlés par des groupes publics, comme la finance, l'énergie, les télécommunications, les chemins de fer et les transports aériens ».

Bien que la rhétorique communiste soit encore conservée, les chinois ont la liberté de vendre et d'acheter des biens, des services et des capitaux. Dans le même temps, l’économie chinoise s’ouvre vers l’extérieur et en peu de temps, la Chine est devenue le premier exportateur mondial.  Elle est, également,  le pays qui détient les plus grandes réserves en or et devises étrangères très loin devant le Japon, les États-Unis et tous les pays du Golfe. L’Afrique est en passe de devenir, presque  « la propre chasse gardée » de la Chine après avoir été, longtemps, arrimée aux anciens pays colonisateurs, la France et l’Angleterre en premier lieu.  La « Chinafrique » a même chassé « la Françafrique ».

« L’initiative de la Ceinture et de la Route»

Pour rapprocher davantage la Chine de l’Europe et de l’Afrique,  le président chinois a lancé en 2013 l’Initiative « une ceinture et une route » pour mieux relier son pays à l’Asie du Sud-Est, à l’Europe en passant par l’Asie centrale, au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Amérique du Sud, à la fois par voies terrestre et maritime. « Cette initiative aux dimensions multiples dotée des fonds colossaux pourrait avoir des impacts importants et durables sur l’économie mondiale », selon les experts. On annonce un montant global de 103 milliards d’euros pour soutenir cette initiative.

Cette «nouvelle route de la soie», est selon lui, «un projet pour le siècle à venir et qui sera bénéfique pour le monde entier». Il avait affirmé en Mai 2017 devant une trentaine de chefs d’état réunis en sommet mondial à Pékin  en présence de son voisin russe Valdimir Poutine que «nous n’avons aucune intention d’interférer dans les affaires internes des autres pays, d’exporter notre propre système social ou notre modèle de développement. Et encore moins d’imposer notre propre volonté sur les autres. Nous devons forger des partenariats fondés sur le dialogue et l’amitié, plutôt que sur la confrontation et les alliances.» Cette initiative est ouverte à tous les pays là où ils se trouvent. Ils n’ont qu’à faire part de leur intérêt pour y être associés.

C’est que la Chine selon un expert français, Alice Ekman, «cherche à se positionner comme le pilote de la restructuration de la gouvernance mondiale, et comme un exemple de développement économique et de système politique efficace. Elle propose une solution chinoise aux pays en développement et émergents, en opposition directe au modèle de gouvernance promu par les démocraties occidentales.»

B.O

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