Ezzedine Saïdane met en garde : la planche à billets (à la BCT) s’emballe.
Sous le titre : « 9,030 milliards de dinars, la planche à billets s’emballe », l’expert financier Ezzedine Saïdane, lui-même un ancien haut cadre de la Banque Centrale a tiré la sonnette d’alarme à propos de la détérioration des grands équilibres économiques et financiers du pays.
Dans un post publié sur sa page Facebook, il estime que « le refinancement des banques par la Banque Centrale (BCT) a atteint un nouveau record vendredi 31 mars 2017 » puisque l’Institut d’émission a a refinancé les banques à hauteur de 9,030 milliards de Dinars le Vendredi 31 mars 2017. « Il s’agit de Dinars créés par la BCT ex-nihilo, c’est à dire à partir de rien. Une création monétaire qui ne correspond pas à une activité économique, qui ne correspond à aucune création de richesses. C’est la planche à billets qui fonctionne à fond, qui s’emballe et qui détériore tous les grands équilibres économiques et financiers de la Tunisie. C’est là la source de l’inflation structurelle, de la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen et de la baisse continue de la valeur du Dinar. C’est là le résultat d’une gestion catastrophique de nos affaires économiques et financières », ajoute-t-il.
Il rappelle à ce propos « des questions importantes ». Ainsi, « en 2010 le système bancaire tunisien avait un excédent de liquidités qui s’élevait à environ 1 milliard de Dinars. Cet excédent a disparu et il a été remplacé par un besoin de liquidités injectées par la BCT. Ce besoin a augmenté de manière continue jusqu’à atteindre le niveau enregistré Vendredi dernier ». D’autre part la loi qui interdit à la BCT de financer directement le budget de l’État, ou de souscrire aux bons de trésor émis par l’État « été détournée », puisque « les banques financent le budget de l’État en souscrivant aux bons de trésor émis par l’État et elles se font refinancer par la BCT ».
Ainsi, selon lui, « la BCT finance de ce fait le budget de l’État » et les salaires payés par l’État proviennent (en partie au moins) de cette création monétaire ex-nihilo. Jusqu’où ce système peut-il continuer? « En empruntant massivement aux banques l’État évince les opérateurs économiques qui ne trouvent plus le financement nécessaire à leur activités économiques. En outre les banques (certaines banques au moins) se transforment en rentiers purs. En effet elles prêtent à l’État en gagnant en moyenne 2%, sans frais de gestion et sans provisions !!! »
"Ce mode de gestion de l’économie et des finances publiques n’est pas soutenable. Il faut sauver notre économie. Il faut sauver notre pays. C’est urgent, très urgent. Des solutions existent. Des solutions ont été proposées ", conclut-il.
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