Fakhfakh va-t-il déléguer ses pouvoirs à l’un de ses ministres et quitter la Kasbah ?
Empêtré dans une affaire louche de conflits d’intérêts où les soupçons sont fortes, selon le rapport préliminaire de l’Instance générale de contrôle des services publics, rendu public vendredi, le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh continue de s’accrocher à son poste.
Même s’il n’est pas accablant, le rapport a conclu à l’existence de conflit d’intérêts. Au moins sur trois points, il a révélé que l’offre du groupement où Fakhfakh détient des parts ne répondait pas aux conditions de participation et n’a pas présenté les garanties requises. De ce fait, il aurait dû être exclu, selon le rapport.
Le conflit d’intérêts parait même indiscutable et la personne ayant présidé la commission d’évaluation des offres dans ce dossier a été promue fin juin à la tête de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), selon le même rapport.
Fakhfakh qui a anticipé la motion de censure déposée au bureau de l’ARP par 105 députés, à la demande du président de la République, avait annoncé devant l’Assemblée qu’il démissionnerait au cas où le conflit d’intérêt serait avéré. Mais au lieu de titrer les conclusions nécessaires de cette affaire, il continue de s’accrocher. Sur un coup de sang, il a limogé les ministres d’Ennahdha pour les remplacer à la va vite par des intérimaires.
Or, dans cette situation, le chef du gouvernement doit tirer les conclusions et se retirer avant de déléguer ses pouvoirs à l’un de ses ministres conformément à l’article 92 de la Constitution qui stipule qu’ « en cas d’empêchement provisoire d’exercer ses fonctions, le Chef du Gouvernement délègue ses pouvoirs à l’un des ministre », pour se consacrer à sa défense.
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