Flambée du prix du pétrole: Quelle solution pour la Tunisie?

Le prix du baril de pétrole a flambé à cent dollars en ce début du mois de janvier, alors qu'il y a juste un an, le pétrole affichait, à la même époque, un prix aux alentours de 50 Dollars.

Un doublement en une année, touchant de plein fouet des économies qui luttent pour limiter le taux d'inflation à 4 pc.

Quelle solution peut adopter la Tunisie alors que cette augmentation de 100 pc est bien une inflation de coût importée, touchant tous les secteurs d'activité et toutes les bourses ?

Trois scénarios peuvent être envisagés dans cette conjoncture, à savoir primo absorber budgétairement les effets de cette flambée et ce sera certainement aux dépens des moyens et des fonds destinés au développement et au soutien de la croissance.

Secondo, s'endetter et sacrifier aux principes d'un équilibre des finances publiques, en aggravant le déficit budgétaire et en restreignant notre marge de manœuvre pour les années futures, car, faut-il le rappeler, l'endettement doit être remboursé, ce qui limite considérablement les moyens d'intervention, à travers le budget de l'Etat, en matière d'investissement, d'emploi et d'incitations diverses.

Tertio, augmenter les prix intérieurs au même rythme que les prix internationaux, au risque de voir nos entreprises incapables d'accuser le coup et le citoyen supporter mal des augmentations aussi brutales qu'importantes.

Aucune de ces trois solutions ne parait vraisemblable à elle seule.

Le courage et la clairvoyance nous incitent à chercher le juste milieu.

En effet, les efforts d'économie d'énergie doivent se poursuivre et s'intensifier, le citoyen et l'entreprise sont appelés à intégrer dans leurs budgets respectifs une part de ce coût supplémentaire, ils ont été jusque là relativement ménagés, cette part n'ayant guère dépassé les 30 à 35 pc du coût global supporté par l'économie.

Le budget est à même d'absorber le reste, soit 40 à 50 pc, si les économies d'énergie se réalisent.

Il y a moins d'un mois, nous avons vécu au rythme des débats budgétaires, axés sur le développement de notre pays, la consolidation de l'infrastructure et l'incitation à l'investissement.

Il s'agit de concrétiser ces objectifs, tout en sauvegardant les équilibres budgétaires, conformément à la politique adoptée dans tous les plans, en vue de garantir la faisabilité de ce schéma de croissance et la perpétuation de ce cercle vertueux de développement durable, dans un environnement stable et clair pour nos entreprises, lesquelles doivent relever le défi d'une concurrence internationale acharnée, mais aussi, pour le citoyen appelé à mieux gérer son pouvoir d'achat dans un environnement impitoyable.

Réalisme, conciliation entre l'économique et le social et clairvoyance, sont les clés permettant à l'économie tunisienne de poursuivre sur sa lancée et d'accéder a un palier supérieur de développement.

T.A.P