France: 4e journée de mobilisation contre la réforme des retraites
Les organisations syndicales en France ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation nationale, ce samedi, pour protester contre le projet de réforme de retraites du gouvernement, dont l'examen est en cours à l'Assemblée nationale.
L'intersyndicale a invité à manifester "encore plus massivement" en ce début de week-end qui doit permettre aux salariés qui n'ont pas la possibilité de se mobiliser en semaine de se joindre plus facilement au mouvement.
"J'attends beaucoup de monde, il faut que l'on soit très, très nombreux", a plaidé vendredi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur Franceinfo, précisant que plus de 250 rassemblements étaient prévus dans toute la France.
Devant la presse à Bruxelles, lors d'une rare prise de parole sur ce sujet crucial pour son second quinquennat, Emmanuel Macron a appelé les mécontents à conserver leur "esprit de responsabilité" afin que "les désaccords puissent s'exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays".
Contrairement aux journées de mobilisation précédentes - 19 janvier, 31 janvier et 7 février -, les syndicats privilégient les manifestations plutôt que la grève qui pourrait pénaliser les Français en vacances d'hiver. Les représentants de la SNCF n'ont, ainsi, pas appelé à cesser le travail.
Hausser le ton
La troisième journée de mobilisation organisée mardi a connu une baisse d'affluence avec 757.000 personnes dans les cortèges selon le ministère de l'Intérieur, contre plus d'un million lors des deux journées précédentes.
Les principaux syndicats restent mobilisés et une nouvelle journée d'action est programmée pour jeudi 16 février, à la veille de la fin de l'examen du projet de loi à l'Assemblée nationale. Le mot d'ordre reste le même : abandon de la réforme qui prévoit notamment un report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite.
Une mobilisation est en outre envisagée les 7 et 8 mars, hors vacances scolaires, au moment où le texte sera débattu au Sénat, ont indiqué des sources syndicales. Un durcissement du mouvement, avec le lancement d'une grève reconductible, n'est pas exclu.
"Quand quelqu'un ne vous écoute pas, vous haussez le ton. Et nous, la façon de hausser le ton, c'est de partir en grève reconductible", a prévenu jeudi Fabien Villedieu, délégué syndical chez Sud-Rail sur BFMTV.
Des précisions devraient être données par l'intersyndicale lors d'une conférence de presse prévue samedi en fin de matinée, avant le départ du cortège parisien qui s'élancera de la place de la République à 13h00, direction place de la Nation.
Les républicains divisés
Du côté du gouvernement, on se défend de faire la sourde oreille tout en insistant sur la nécessité de faire une réforme qui demande "des efforts" selon les termes martelés par la Première ministre, Elisabeth Borne.
"Nous ne sommes pas sourds (...) Nous avons été capables d'évoluer", a dit le porte-parole de l'exécutif Olivier Véran vendredi sur BFMTV.
Les principales modifications du projet ont été décidées pour tenter de rallier les députés Les Républicains (LR), alors que le camp présidentiel n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée. Les troupes LR sont divisées sur l'attitude à adopter même si une majorité des 62 députés sont prêts à voter le texte, selon leur président de groupe Alain Marleix.
Le Sénat, majoritairement à droite, est favorable à une réforme des retraites réclamée de longue date par la famille politique actuellement dirigée par Eric Ciotti, qui fait face à la grogne d'une partie de ses troupes, notamment représentée par l'élu du Lot Aurélien Pradié.
L'une des inconnues est le temps que prendra l'examen du texte au Palais-Bourbon, où plus de 20.000 amendements ont été déposés, dont 18.000 par la coalition de gauche Nupes qui a la possibilité d'en retirer une partie pour accélérer les débats.
L'article 1 relatif à la disparition d'une partie des régimes spéciaux de retraite a été adopté vendredi. L'article 7 contenant la mesure-phare du report de l'âge légal de départ est particulièrement attendu.
(Reuters)
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