FTDES : Etude sur le parcours de jeunes migrants mineurs non accompagnés

Intitulée « Des adolescents isolés : périple de mineurs tunisiens non accompagnés en France » cette étude a été présentée hier samedi au cours d’une rencontre organisée par le forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).

Elle a été réalisée à partir de récits qui retracent le parcours migratoire complexe de plusieurs jeunes migrants non accompagnés âgés entre 15 et 17 ans, originaires de Sfax, de Sousse, et de Kairouan, qui vivent actuellement dans une ville de province française à la frontière Allemande.

L’étude a permis de faire la lumière sur plusieurs questions relatives aux mineurs tunisiens non accompagnés et les parcours de migration vers et dans l’Europe ainsi que les processus de prise en charge et les stratégies mises en place pour accompagner les mineurs dans les centres d’aide sociale à l’enfance.

Dans son étude, Tébini a souligné que la prise en charge et l’intégration des mineurs non accompagnés par les services d’aide sociale se situent au carrefour de multiples problématiques et enjeux socio-politiques, teintés de paradoxes.

Ce phénomène qui a commencé pendant les années 1990 et connu une hausse pendant ces dernières années a amené les jeunes à « construire des représentations sociales sur le pays vers lequel ils se dirigent, malgré les contraintes ». Un nombre de mineurs interrogés ont déclaré avoir été encouragés à la migration irrégulière par leurs familles qui leur ont payé les frais de la traversée.

Cette étude a évoqué les effets traumatiques du parcours migratoire et ses manifestations sur la santé mentale et psychique des jeunes adolescents qui arrivent au pays d’accueil, sans représentants légaux.

Le processus migratoire s’accompagne dans la société d’accueil par le développement de représentations sociales, qui sont basées sur des éléments discriminatoires et des affects liées à la figure de l’immigré et de l’étranger.

Parmi ces représentations, le mensonge, la tromperie, la délinquance et la criminalité outre l’impossibilité à s’intégrer, ont affirmé les adolescents interviewés. Selon cette étude, les mineurs non accompagnés tunisiens font partie d’un groupe sur lequel se projettent des représentations liées à l’origine, la race, et le genre.