Gaza: Quand l'hôpital se fout de la charité !

Gaza: Quand l'hôpital se fout de la charité !

Par Oumar DIAGANA

Il aura fallu que le méchant Hamas publie des vidéos de deux otages israéliens amaigris et faméliques pour que cela crée une onde de choc. Pour que l'indignation de l'Occident devienne quasi unanime. La toile s'enflamme et les dirigeants du monde occidental rivalisent à qui mieux mieux pour lancer des condamnations à hue et à dia.

"Cruauté abjecte", s'émeut Macron. La cheffe de la diplomatie européenne évoque des "images effroyables qui révèlent la barbarie du Hamas". D'aucuns parlent de mise en scène "cynique et odieuse", de "cruauté sans limite du Hamas". Et l'on ose user de toutes sortes de superlatifs pour commenter ces séquences jugées.. ignobles et inhumaines diffusées sur les réseaux sociaux.

Et comme le ridicule ne tue plus, Netanyahu lui même, lui le criminel de guerre, la barbarie faite homme, a osé montrer sa consternation. Il s'est dit "consterné" par les dernières vidéos diffusées par le Hamas et son allié le Jihad islamique des otages dans la bande de Gaza. Ce criminel de guerre recherché par la CPI a même le culot de demander l'aide du CICR pour, dit-il, pour fournir "nourriture" et "traitement médical" aux otages israéliens dans la bande de Gaza.

Pourtant des images plus cruelles, plus inhumaines d'enfants et de femmes abattus, affamés et déshumanisés sont devenues le quotidien à Gaza. Mais cela ne semble aucunement toucher leurs coeurs. L'émotion est visiblement sélective. 

Comment expliquer cette hypocrisie, cette indignation à géométrie variable. Comment mettre autant d'énergie à s'offusquer du sort de deux otages, quand de l'autre côté, nous avons plus de 60 mille morts, et autant de blessés, pour la plupart des femmes et des enfants.

Quand une population de près 2,3 millions d'habitants, traumatisée à vie, se retrouve sans eau, sans nourriture, sans carburant, sans logement, sans hôpitaux, et sans aucun lieu sûr où trouver refuge sur ce minuscule territoire ravagé par les bombardements indiscriminés.  

Alors que Tsahal a rasé les habitations et les infrastructures de la bande de Gaza laissant un peuple meurtri, certains médias en Occident, hypocrites jusque dans la moelle, n'ont plus honte d'afficher leur parti-pris. Quitte à baisser la culotte et à pactiser avec une armée scélérate. Leur sport cruel favori: avilir les partisans de la paix en brandissant l’infâme accusation d’antisémitisme, et  minimiser l’ampleur de cette tragédie, tout en jetant le discrédit sur les organisations de la société civile et les humanitaires.

La campagne de propagande de certaines chaînes occidentales a atteint une violence inouïe. Propagande, mensonges, victimisation...Tout est bon pour ces usines de fabrique de la fausse information pour faire des Palestiniens les méchants, les bourreaux et les oppresseurs.

Naturellement, le mensonge et la propagande sont devenus des armes de guerre de Tsahal qui ne recule désormais devant rien pour assouvir ses basses besognes. Fort heureusement, grâce aux réseaux sociaux et quelques rares médias occidentaux qui gardent encore une certaine "dignité", la vérité finit toujours par éclater au grand jour. Comme le fut l'ignoble propagande des "bébés décapités" lors de l'assaut du Hamas !

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les pays arabes, qui disent défendre la cause palestinienne, continuent d'afficher un silence pour le moins curieux. En tout cas, la rue arabe n'a pas assez bougé.

La solidarité avec la Palestine et l’opposition à la guerre sont plus vigoureusement affichés dans les rues de Londres, de New York ou de Bruxelles. Les capitales arabes, à part quelques sorties hésitantes, semblent en total décalage avec la vague mondiale de mobilisation que suscite la poursuite du génocide. Un génocide à ciel ouvert qui interroge sur la faillite morale et la bassesse de l'espèce humaine.

 

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