Gaza: Trump reprend la route de l'injustice tracée par ses ancêtres
Par Aymen Wafi
Lors de la visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Donald Trump a choqué la communauté internationale en annonçant son intention de « prendre le contrôle de Gaza ».
Ce projet, qui consiste à « nettoyer » la région et à démanteler les bombes non explosées, n’est pas seulement une promesse de reconstruction, mais une tentative de déplacer toute la population gazaouie, sous prétexte de développement économique.
Cette déclaration de Trump n’est pas isolée, mais fait écho à une logique coloniale vieille de plusieurs siècles. Il est difficile de ne pas voir dans ses paroles un rappel de la justification des puissances coloniales qui, par le passé, ont expulsé des peuples entiers sous prétexte de civilisation et de progrès. Les ancêtres de Trump, tout comme les colonisateurs européens, ont utilisé ces mêmes arguments pour justifier l’appropriation des terres des peuples indigènes d'Amérique.
Les massacres de Sand Creek, Wounded Knee, et le « Trail of Tears » sont des exemples marquants de cette logique, où l’extermination ou le déplacement forcé des populations était perçu comme nécessaire à la « modernisation » des territoires. Aujourd'hui, Trump semble réactiver cette rhétorique, cherchant à effacer la présence palestinienne sur la terre de Gaza, tout en dissimulant ses intentions sous des promesses de reconstruction.
Mais ce projet de déplacement n’est ni une solution humanitaire, ni un plan viable. Le peuple gazaoui, tout comme les peuples indigènes d'Amérique, n'a jamais accepté de disparaître. Depuis la Nakba de 1948, les Gazaouis n'ont cessé de revendiquer leur droit à la terre, leur droit au retour et à la mémoire de leur existence. Malgré les massacres, malgré l'exil, l'attachement à cette terre reste intact.
Le projet de Trump, bien qu’il puisse paraître pragmatique à certains, repose sur une logique de domination qui a échoué tout au long de l’histoire. Les tentatives de redessiner Gaza selon les intérêts stratégiques de puissances extérieures, en effaçant ses habitants, ne sont pas seulement immorales, elles sont vouées à l’échec. Gaza n’est pas une terre à remodeler pour de nouveaux projets, mais un foyer vivant pour des millions de Palestiniens qui refusent d'être effacés.
Les déclarations de Trump, loin d'être une simple politique de réorganisation, résonnent comme un prolongement de la colonisation historique. Comme les peuples indigènes, les Gazaouis continueront de résister à toute tentative de les déraciner de leur terre, à la fois par mémoire et par droit inaliénable.
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