Gouvernance en Afrique : Tirer profit des technologies nouvelles comme l’IA

Gouvernance en Afrique : Tirer profit des technologies nouvelles comme l’IA

L’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG 2023), intitulé « Le pouvoir des données au service de la gouvernance : combler les lacunes en matière de données pour accélérer la transformation de l’Afrique », vient d’être publié par la Fondation Mo Ibrahim.

La disponibilité de données fiables est un pilier des programmes de gouvernance et de développement de l’Afrique. Le rapport IIAG 2023 a évoqué le rôle essentiel des données comme moteur de progrès, mais aussi pour l’évaluation de l’action des pouvoirs publics, la définition des priorités stratégiques et la confiance à l’égard des gouvernements.

En s’appuyant sur l’ensemble de données de l’IIAG 2022, le rapport 2023 a mis en évidence une corrélation très significative entre l’accès à des statistiques de qualité et l’efficacité de la gouvernance dans les pays africains entre 2012 et 2021.

Or, l’Afrique reste le continent le plus touché par le manque de données, affichant les plus faibles niveaux de disponibilité en matière d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques. De nombreux pays africains manquent de données de base essentielles à l’élaboration de politiques publiques, notamment les recensements de la population et l’enregistrement des naissances et des décès.

Même dans les domaines en progression, de graves lacunes subsistent, notamment sur les infrastructures de santé, l’économie informelle, l’environnement, la violence à l’égard des femmes, le travail des enfants ou les flux financiers illicites.

Ainsi, le sous-financement des systèmes statistiques demeure une difficulté majeure à l’échelle mondiale, ces derniers ne recevant que 0,34% du total de l’aide publique au développement (APD). En Afrique, l’APD allouée aux données et aux statistiques a presque diminué de moitié entre 2018 et 2021.

Outre l’investissement dans les données, le rapport 2023 a indiqué des pistes essentielles pour renforcer l’impact des données et accélérer le développement sur le continent. Il s’agit notamment d’assurer l’indépendance des instituts nationaux de statistique, d’exploiter d’autres sources de données telles que les données produites par les citoyens et les données des entreprises privées, et de tirer parti de technologies nouvelles telles que l’intelligence artificielle (IA).

En ce sens, Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation, a souligné l’importance des données pour la réalisation des programmes de développement et la définition des politiques publiques : « Sans données, nous avançons à l’aveuglette. Les politiques sont mal ciblées et les progrès chaotiques. Si nous souhaitons vraiment ne laisser personne de côté, nous devons agir de toute urgence pour combler l’insuffisance de données en Afrique. Les données sont essentielles à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Je pense depuis longtemps que le Programme 2030 des Nations Unies aurait dû comporter un ODD 0 qui se serait intitulé “Des données fiables au service de la gouvernance” ».

À propos de l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG)

Publié par la Fondation Mo Ibrahim depuis 2007, l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) est le plus complet des ensembles de données accessibles au public mesurant les performances des pays africains en matière de gouvernance. Tous les deux ans, l’IIAG fournit des données comparables sur l’ensemble du spectre de la gouvernance africaine, de la sécurité à l’État de droit, en passant par la transparence, les droits, la participation, les perspectives économiques, l’éducation, la santé et l’environnement dans 54 pays africains et sur une période de dix ans. L’Indice 2024 sera publié au second semestre 2024 et couvrira la période 2014-2023.

 

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