Hachemi Alaya: "Un Etat qui n’investit pas court à la faillite"
Hachemi Alaya, expert économique et fondateur de la publication macroéconomique Théma, est revenu, mercredi, sur les ondes de Radio Express Fm sur la problématique du recul de l’investissement privé et public en Tunisie après et avant la révolution.
Alaya a rappelé qu’en principe une société qui n’investit pas court à sa perte et un Etat qui n’investit pas court à sa faillite, ce qui est, hélas, selon lui, le cas actuellement en Tunisie.
Hachemi Alaya, qui était interviewé par Walid Ben Rhouma, a tenu à préciser que le trend baissier de l’investissement en Tunisie ne date pas d’aujourd’hui, mais remonte à la fin des années 90 et s’explique par la saturation des trois secteurs classiques : tourisme, secteur sous-traitant exportateur et les industries destinées au marché local (agroalimentaire…).
Il a proposé, pour y remédier, d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’investissement et de réfléchir sur un nouveau modèle de développement devant favoriser l’accroissement et la diversification d’une production locale de qualité à même de dégager un excédent à l’exportation.
Il a également critiqué le modèle « Go and stop » suivi après la révolution lequel a-t-il-dit a favorisé les déficits commercial et budgétaire, et une croissance artificielle par la consommation de produits pour la plupart importés et financés par des emprunts extérieurs, ce qui va porter du taux d’endettement du pays à 51% d’ici la fin de l’année 2013.
Hachemi Alaya a expliqué la baisse de l’investissement public et privé après la révolution par trois facteurs : la tendance du gouvernement à utiliser les crédits extérieurs pour financer le budget de gestion et les dépenses publiques au détriment du budget de développement, l’absence de visibilité, l’insécurité et l’attentisme des investisseurs généré par la non publication du nouveau code d’investissements.
Il a fait une mention spéciale pour l’augmentation des dépenses publiques de plus de 25% au cours des 7 premiers mois de l’année 2013, de la stagnation des recettes au cours de la même période et de l’accroissement de 58% du coût de l’administration publique durant la période juillet 2012-Juillet 2013.
Pour, la solution doit être globale et doit porter essentiellement sur le changement du modèle de développement adopté jusque - là par le pays, ce qui exige au moins deux ans, d’après lui. (Source Express Fm)