Hécatombe à Gaza : 107 tués et 760 blessés dans la distribution d’aide alimentaire
Au moins 107 personnes ont été tuées et 760 blessées à l’aube, dans la principale ville de la bande de Gaza, selon le Hamas. Un triste nombre qui s’ajoute à celui déjà désastreux des 30 000 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, un seuil qui a été franchi ce jeudi..
Pour remettre la situation dans son contexte, rappelons que la population palestinienne, sous le feu nourri israélien, a dû fuir le nord de la bande de Gaza pour se réfugier plus au sud, dont une grande partie à Rafah, point de passage de l’aide humanitaire depuis l’Égypte. Cette aide a été plusieurs fois empêchée de passer sur le territoire par l’armée israélienne, autorisant les camions au compte-gouttes et affamant les habitants.
De leur côté, les réfugiés tentent de survivre. Certains d’entre eux ont raconté à l’AFP avoir été forcés ces derniers jours à manger du fourrage animal ou à abattre des animaux de trait, pour se nourrir. Ainsi, lorsque les camions, au nombre de trente selon l’armée de Tel Aviv, 18 selon des témoins cités par BBC News, sont arrivés au niveau de la rue al-Rashid, près du « rond-point de Naplouse », dans l’ouest de Gaza, ils se sont précipités vers eux.
Il s’est alors passé deux choses : le mouvement de foule a créé une bousculade dans laquelle plusieurs personnes sont mortes piétinées, et l’armée israélienne, effrayée par la foule, a commencé à tirer à balles réelles.
Alors que le convoi, qui mesurait plusieurs centaines de mètres, « est entré dans le Nord, des milliers de personnes se sont précipitées sur les camions, ce qui a provoqué une bousculade dans laquelle des dizaines de Gazaouis ont été blessées et tués, certains d’entre eux renversés par des camions », a indiqué un responsable de l’armée israélienne, cité par l’AFP.
Malgré tout, toujours selon cette source, le convoi a continué son chemin. Des « dizaines » de civils auraient quand même foncé sur les camions, arrivant à proximité des forces israéliennes sur place qui ont tiré des « coups de semonce » avant « d’ouvrir le feu ». Pour le responsable ces tirs étaient « des tirs restreints (...), il ne s’agissait pas d’un événement massif de notre point de vue ».
Si de son côté, Tashal a fait état de « dizaines de morts et de blessés », bousculés ou piétinés par la foule qui a « encerclé les camions et pillé » les cargaisons, sans faire bilan des tirs, la version du Hamas et des victimes est toute autre.
Le porte-parole du ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza, Ashraf al-Qudra , a imputé la responsabilité aux forces israéliennes de ce qu’il a qualifié de « massacre », selon BBC News. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a, elle aussi « condamné un massacre odieux commis par les forces d’occupation », accusant Israël de chercher à « vider le nord de Gaza de ses habitants ».
Le président américain Joe Biden a indiqué que son pays examinait les « versions contradictoires » de ce drame. Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé qu’il se réunira à huis clos ce jeudi à 23H15 (heure de Paris) après ce carnage. Selon son porte-parole, le secrétaire général de l’organisation « condamne » ces événements.
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