Heinrich Böll Stiftung Tunis : Des solutions contre la pollution du plastique
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La Fondation allemande Heinrich Böll Stiftung Tunis vient d’organiser une conférence de presse sur la pollution due au plastique sous le thème «Mettre fin au plastique ! Que préconise le concept “du berceau au berceau”?».
La conférence fait partie de l’événement « Green Lecture 2 ».
Le plastique recyclé ou non, est dangereux pour la santé. Il contient des POP (polluants organiques persistants) et est parfois contaminé par le brome, une substance chimique très toxique utilisée comme retardateur de flamme.
Dans ce sens, le spécialiste allemand, Michael Braungart, fondateur du concept « Du berceau au berceau » a déclaré, lors de la conférence « qu’il est temps d’en finir avec les discours lyriques sur la destruction de l’environnement causée par le plastique et de prôner plutôt un discours positif, orienté sur la qualité, l’innovation économique pour parler du recyclage et de nouvelles formes de consommation lors de débat ».
« Ils seront les premiers à en profiter s’ils se positionnent dans un marché où le plastique est à bannir ou à transformer en Tunisie ou dans le monde entier », a expliqué Braungart.
Cependant, le vice-président de la Chambre des transformateurs de plastique à l’UTICA, Sami Ben Ammar, a déclaré « qu’ill y a une réelle volonté d’aller vers une économie écologique chez les jeunes entrepreneurs ». « Pour sortir de cette impasse, il faut que les industriels, qui sont pointés du doigt quand il s’agit de pollution, prennent conscience », a-t-il poursuivi.
Il a souligné les contraintes du marché tunisien. : « On est dans un petit marché qui fait face à une concurrence très rude de la part d’autres marchés beaucoup plus grands et peu soucieux de l’écologie », explique-t-il.
« Il faut défendre la suppression de la taxation environnement à hauteur de 5% qui pèse sur les industriels tunisiens pour les encourager à innover et arracher des marchés », a-t-il martelé.
Quant à madame Samia Gharbi, experte en environnement, présidente de l’Association AEEFG et coordinatrice du réseau International IPEN sur la région MENA, elle a relevé l’importance de l’éducation et du changement des mentalités qui passera par l’éducation des enfants.
Elle a insisté sur le rôle de la société civile mais également sur le rôle du ministère de l’Education à cet égard.
« On est face à un réflexe conditionné du Tunisien. On a beau mettre en place des politiques, ériger la loi, il n’y aura pas d’évolution dans les changements des comportements », a noté l’experte. En ajoutant : « Il n’y qu’à voir l’émergence d’un marché parallèle des sachets plastiques après leur interdiction des supermarchés ».
Madame Gharbi a appelé ainsi à « une mise à niveau des enseignants concernant les enjeux environnementaux actuels et l’intégration de ce volet dans l’éducation nationale ».
Le débat était riche et a vu la présence massive des différents intervenants dans le domaine écologique et environnemental ainsi que les professionnels en matière du plastique, ceci a créer un dialogue sérieux et constructif, réclamant le danger immanent du plastique et incitant à trouver des solutions réelles, efficaces et rapides .
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