IDE en Méditerranée : état des lieux
La part de la Méditerranée dans les investissements Directs Etrangers (IDE) est insuffisante.
En effet, le rapport 2008 sur l’investissement dans le monde réalisé par le CNUCED souligne que les IDE en Méditerranée ont reculé, bien que le flux des IDE destinés aux partenaires méditerranéens de l’Union Européenne est resté conséquent.
Et bien qu’en 2008, on ne s’attend pas vraiment à une reprise immédiate des IDE, ralentissement de la croissance économique mondiale oblige, les pays méditerranéens continueraient à résister tout comme ils l’ont fait en 2007.
En effet, les prévisions du CNUCED tablent sur une baisse globale des IDE de l’ordre de 10%.
Mais, les pays de la méditerranée continueraient à bénéficier du repli des Fonds souverains et investisseurs du golf sur leur voisinage méditerranéen, avec pour secteurs phares, le tourisme, l’agroalimentaire, l’énergie et les industries extractives….
Les pays méditerranéens pourraient par ailleurs, résister suite aux pressions compétitives accrues pour les entreprises européennes, avec l’accélération du redéploiement des chaînes de valeur, « near-shoring », recherche de nouveaux gisements de croissance sur des marchés plus dynamiques….
Sans compter que les pays méditerranéennes bénéficieraient du renforcement des logiques régionales d’intégration économique, volatilités des coûts de transport, chaînes logistique à risques avec l’Asie et le retour des Investisseurs vers des marchés connus, obligent.
Selon les données provisoires de l’Observatoire MIPO, (Mediterranean Investissement Projects Observatory)- base de données qui recense depuis 2002 toutes les annonces de projets d’IDE dans les pays Méditerranéen-, ces derniers sont bien partis pour faire le plein d’IDE, en 2008.
En témoigne l’évolution du nombre des projets en augmentation permanente.
Toujours au regard du MIPO, l’année 2008 devrait étrangement ressembler à l’année précédente où l’attractivité pour certains secteurs demeure intouchable.
En effet, les indétrônables des IDE seront le tourisme, l’immobilier, l’énergie, les services financiers et matériaux de construction.
Pour les défis à relever, ils concerneraient l’accélération des IDE dans des secteurs tels que la métallurgie notamment en Algérie, Libye et en Turquie ; les logiciels et services informatiques ; les composants automobiles et l’activité aéronautique, notamment en Tunisie, Egypte, Turquie, Maroc…. Mieux, le MIPO fait état de quelque 565 projets recensés en Méditerranée pour 2008.
Le rapport de la CNUCED, l’enquête annuelle sur les perspectives 2008/2010 en matière d’IDE dans le monde, confirme la tendance à l’internationalisation rapide des activités multinationales pour les trois prochaines années.
L’enquête a, par ailleurs, révélé que plus de 75% des dirigeants d’entreprises sondés, n’ont pas l’intention de changer leurs projets en Afrique du Nord, au cours de la période 2008/2010.
S’agissant des tendances, le rapport de la CNUCED souligne que pour la Tunisie, c’est la fièvre des grands projets.
En effet, selon les chiffres de l’Agence de Promotion des Investissements Extérieurs (FIPA), les IDE entrants en Tunisie, auraient fortement augmentés, au cours des sept premiers mois de l’année 2008, dépassant la barre du milliard de dollar.
Les IDE mobilisés en Tunisie, au cours de cette période ont été de l’ordre de 1,252 Milliards de dinars (janvier/août), contre 895 MD au cours de la même période de l’année précédente, avec des IDE dans le secteur manufacturier qui ont progressé de 54% en comparaison avec l’année 2007.
Mieux, ce ne sont pas les projets qui manquent en Tunisie, on note même un foisonnement, avec notamment beaucoup de projets dans le secteur de l’énergie, dans les banques assurance, l’implantation annoncée d’un site d’Airbus qui devrait attirer toute la filière de latecoère….
A cela s’ajoutent les grands projets intégrés, promus par les sociétés du Golf et qui ne manqueront pas de changer la face de Tunis (La porte de la Méditerranée, promu par Sama Dubaï ; Tunis Sports City, promu par le groupe Boukhatir, la Gulf Finance house ainsi qu le projet touristique promu par l’investisseur italien, Preatoni.
Les tendances positives concernent également des pays comme le Maroc, où c’est l’attractivité des services qui prévaut, l’Algérie, avec l’énergie pour vedette ; la Libye qui est en plein réveil, l’Egypte qui enregistre des records, la Syrie, qui retrouve progressivement sa puissance industrielle, la Jordanie, qui enregistre des performances solides outre la Turquie qui bénéfice largement de l’intégration à l’Europe.
Sans compter les petits pays tels que Malte, Chypre, le Liban ou la Palestine. Des petits pays certes mais qui ont quand même réussi à drainer des IDE.
Ainsi, Chypre a bien tiré profit de son adhésion à l’Union Européenne avec à la clé 2 milliards d’euros d’IDE, soit 39% de plus par apport à 2006).
Le rapport de la CNUCED confirme la confiance qu’accorde les investisseurs directs étrangers au Liban qui a réussit à drainer 2,8 Milliards d’IDE, en 2007.
Quant à la Palestine, grâce à la conférence internationale sur l’investissement, organisée en 2008, elle a réussi à gagner quelques projets dont un projet immobilier, promu par Qatar, en partenariat avec un opérateur économique palestinien et le soutien du Fond Britannique Portland ; un projet en TIC, avec le soutien précieux de l’équipementier informatique et télécoms « Cisco System », qui prévoit d’investir des millions de dollars dans le capital d’une Star up palestinienne.