Inde-Pakistan : un cessez-le-feu immédiat est convenu mais il est déjà violé

La communauté internationale n’a pas encore fini de saluer le « cessez-le-feu » entre l’Inde et le Pakistan ce samedi 10 mai qu’une source gouvernementale de New Dehli a accusé Islamabad d’avoir violé l’accord trouvé après quatre jours de confrontation militaire. Une série de fortes détonations ont été entendues samedi soir à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien (nord-ouest), où l’électricité a été coupée. Les forces armées indiennes ont riposté aux violations du cessez-le-feu par le Pakistan, a affirmé en début de soirée le ministre indien des Affaires étrangères, Vikram Misri. Ces dernières ont reçu l’instruction de « réagir avec fermeté » à ces violations.
Les deux puissances nucléaires, qui étaient engagées dans leur pire confrontation militaire depuis des décennies, ont pourtant semblé avoir entendu plus tôt dans la journée les appels à « une désescalade immédiate » des pays membres du G7 et des Etats-Unis. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Ishaq Dar, a annoncé ce samedi 10 mai que le Pakistan et l’Inde avaient accepté « un cessez-le-feu avec effet immédiat » dans un message sur X, confirmant une annonce similaire de Donald Trump. « Après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET IMMEDIAT », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, adressant ses « félicitations aux deux pays » pour leur « bon sens et grande intelligence ».
Un peu plus tôt ce samedi matin, la tension semblait pourtant avoir encore franchi un cran avec des frappes pakistanaises sur l’Inde en riposte à des tirs de missiles indiens survenus dans la nuit sur des bases aériennes pakistanaises, dont une aux portes d’Islamabad. Des journalistes de l’AFP avaient entendu ce samedi matin des explosions retentir dans la ville de Srinagar, dans la partie indienne du Cachemire que se disputent les deux pays.
« Avec l’opération Edifice compact », lancée dans la nuit de vendredi à samedi, selon des sources pakistanaises de sécurité, « le Pakistan a visé les installations militaires indiennes depuis lesquelles des attaques avaient été lancées contre lui », avait expliqué Shehbaz Sharif. «Une réponse adéquate», pour «venger les morts innocents», avait dans la foulée estimé le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, cité par son bureau.
« Onze personnes, dont quatre femmes et un enfant» ont été tués dans la nuit, «dans d’intenses bombardements indiens, sur plus de cinq endroits de la Ligne de contrôle», la frontière de facto dans la région disputée, a affirmé de son côté le ministre de l’Information du Cachemire pakistanais, Mazhar Saeed Shah. «Depuis mercredi, 28 personnes ont été tuées et 125 blessées dans des bombardements indiens ou des frappes de missiles», dans la partie du Cachemire administrée par le Pakistan, a-t-il ajouté.
L’armée indienne, elle, avait confirmé ce samedi avoir été de nouveau attaquée par Islamabad, notamment par des drones, en plusieurs points le long de sa frontière occidentale. Elle a alors dénoncé « l’escalade évidente du Pakistan ». Avant l’aube ce samedi, deux explosions avaient retenti à Islamabad et à Rawalpindi, ville toute proche où se trouvent l’état-major et les services du renseignement.
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