La CEA mobilisée contre les flux financiers illicites en Afrique

Les Flux financiers illicites en provenance d’Afrique ont atteint, selon certaines estimations, 50 milliards de dollars par an, soit près du double de l’Aide publique au développement (APD) que reçoit le continent. Ils sont devenus un sujet de grande préoccupation en raison de leur ampleur et de leurs effets négatifs sur le programme de développement et de gouvernance du continent. Pis encore : ces estimations pourraient être inférieures de la réalité, puisqu’on ne dispose point de données précises ni sur l’ensemble des transactions effectuées ni sur les pays africains concernés.
Les flux financiers illicites provoquent, entre autres, l’épuisement des réserves de change, la réduction des recettes fiscales, ou encore le freinage des investissements et l’aggravation de la pauvreté. Ces fuites de capitaux, qui portent atteinte à la primauté du droit, restreignent les échanges et aggravent la situation macroéconomique.
C’est dans le cadre de ses efforts continus pour mettre fin aux Flux financiers illicites provenant d’Afrique que la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires ont organisé un atelier de validation, à Nairobi, au Kenya.
Ce workshop a permis d’établir un plan de travail clair et des actions concrètes pour le groupe principal et le Consortium des parties prenantes qui travaillent pour faire face aux fuites des capitaux provenant du continent. L’atelier de validation, qui s’est déroulé du 21 au 22 novembre, a consisté en l’examen et l’approbation du projet du mandat du Consortium.
Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, a souligné l’importance de la réunion car elle s’appuie sur des consultations antérieures où les parties prenantes ont affirmé que les capacités aux niveaux national, sous-régional et continental sont limitées. Il faudra ainsi veiller à renforcer les capacités et les outils existants pour mettre en œuvre les recommandations du Groupe de haut niveau.
« En fin de compte, les parties prenantes sont d’accord sur la nécessité d’intensifier nos efforts pour nous assurer que l’Afrique ne perde pas des milliards de dollars qui pourraient financer sa propre croissance et son propre développement », a souligné Hamdok.
En somme, l’atelier a réuni des représentants de la Commission de l’Union africaine (CUA), de la CEA, de la Banque africaine de développement (BAD), de la Fondation Thabo Mbeki, de la Fondation Open Society et du Réseau pour la justice fiscal (Tax Justice Network).
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