La commercialisation de la récolte des dattes se heurte à des difficultés conjoncturelles

La commercialisation de la récolte des dattes se heurte à des difficultés conjoncturelles

Par Amine Ben Gamra

En Tunisie, 50 000 agriculteurs exercent dans la filière des dattes et 6 millions de palmiers se trouvent dans les régions de Kébili, Tozeur, Gabès et Gafsa (une superficie de 56 mille ha). 

La production moyenne nationale s’élève à 340 mille tonnes, dont presque le 1/3 est destiné à l’exportation.

Les recettes des exportations des dattes tunisiennes ont enregistré, jusqu’à fin septembre 2022, une hausse de 7,1%, par rapport à la même période de 2021,  pour atteindre 503,7 millions de dinars.

Mais,les agriculteurs souffrent de grandes difficultés financières. En effet, le prix de vente des récoltes de dattes, proposé par les grossistes et intermédiaires, actuellement pour la nouvelle récolte, ne dépasse pas les 2 dinars, pour le kilo, ce qui couvre à peine juste la moitié des coûts de production. Alors que le prix de vente (kg) acceptable, devra se situer entre 3,800 dinars et 4 dinars par rapport au coût de production du kilo, estimé à 3,500 dinars.

La commercialisation de la récolte des dattes sur pied ou en vrac se heurte à des difficultés conjoncturelles.Face à unetelle situation, certains producteurs locaux ont eu recours à la vente de leurs récoltes au marché de gros où le rythme des ventes stagne et les prix de vente ne couvrent pas ceux de la production, outre l’absence d’acheteurs consistants.

Une situation aujourd’hui difficile et qui risque de devenir  intenable pour les petits exploitants agricoles qui ne sont soutenus ni par l’Utap, ni par le Synagri, surtout qu’ils ne parviennent pas à commercialiser la totalité de leur production de la saison écoulée.

Il s’agit de la troisième année consécutive où la vente de la récolte des dattes est confrontée à des gros obstacles

La situation va empirer, surtout que la loi qui régit actuellement la filière ne permet pas aux agriculteurs d’exporter directement leur production à l’étranger. Ils doivent obligatoirement passer par des collecteurs mandatés par les exportateurs pour acheter les dattes cueillies dans les palmeraies.

Il est grand temps de permettre l’exportation à tous les professionnels avec le respect d’un cahier des charges allégé, aider au stockage de manière à maintenir le prix des dattes stable tout au long de l’année et multiplier les points de vente du producteur au consommateur.

Amine BEN GAMRA
Expert-Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

Votre commentaire