La conjoncture vue par la Banque Centrale de Tunisie à mars 2010
de reprise de l’économie mondiale. Toutefois, la persistance de niveaux élevés de l’endettement public et des taux de chômage dans plusieurs pays industrialisés continue à exercer des pressions sur les perspectives de la croissance mondiale.
Cette situation s’est traduite, au cours de la dernière période, par la volatilité des marchés des changes, des prix des matières premières et des bourses mondiales.
Dans ce contexte, et à l’échelle nationale, les données disponibles au cours de la première période de l’année font état d’une reprise de l’activité industrielle, suite au redressement de la demande extérieure. En effet, les exportations des industries manufacturières hors agroalimentaires ont progressé de 9,7%, durant les deux premiers mois de l’année en cours, contre une baisse de 16,2% au cours de la même période de l’an passé.
En revanche, les importations ont connu, au cours de la même période, une hausse sensible qui a concerné, surtout les produits en relation directe avec l’activité économique, en particulier les matières premières et demi-produits, les biens d’équipement et l’énergie. Ceci s’est traduit par une augmentation du déficit commercial comparativement à l’année 2009.
Sur le plan monétaire, la masse monétaire M3 s’est accrue au cours des deux premiers mois de l’année 2010 de 2,2% par rapport à son niveau de fin décembre 2009. Egalement, Les concours à l’économie ont progressé de 1,6% contre 0,4% une année auparavant, traduisant la poursuite des efforts du secteur bancaire en matière de financement de l’activité économique.
L’excédent de liquidité a connu au cours du mois de mars courant une certaine contraction. Aussi, l’intervention de la Banque centrale de Tunisie pour éponger cet excédent s’est-elle réduite, portant sur une enveloppe moyenne de 833 MDT, durant les 20 premiers jours du mois de mars, contre 1.035 MDT en février. Le taux d’intérêt au jour le jour sur le marché monétaire a fluctué, au cours de la même période, entre 4,15% et 4,34% contre une moyenne de 4,08% pour le mois précédent.
Concernant le taux de change du dinar, il a enregistré, depuis le début de l’année en cours et jusqu’au 30 mars, une dépréciation de 6,4% vis-à-vis du dollar américain et une quasi-stabilité par rapport à l’euro.
S’agissant de l’évolution des prix, l’indice général s’est stabilisé au mois de février suite, notamment, à la saison des soldes, alors que le taux d’inflation a atteint 5,2%, durant les deux premiers mois de l’année en cours.
Compte tenu de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale et de continuer à assurer la ponction de l’excédent de liquidité pour contenir davantage les pressions inflationnistes, à la lumière de la dernière augmentation du taux de la réserve obligatoire.