La famille d’un blessé de la révolution hospitalisé en France, jetée dans la rue à El Fahs
L’affaire de l’expulsion de la famille du blessé de la révolution Tarek Zediri (actuellement hospitalisé en France) du domicile qu’elle occupe à El Fahs, fait couler depuis hier beaucoup d’encre.
Tarek Dziri, paraplégique, qui traine les séquelles de ses blessures (escarres surinfectées, luxations de la hanche,...) est actuellement hospitalisé à Nantes. Il a été opéré le 5 Mars dernier pour une escarre au bassin, et il est actuellement en convalescence.
Sa femme et son fils n'ont pas pu l'accompagner, et sont demeurés dans le domicile qu’ils occupent depuis la révolution, un ancien fief du RCD au Fahs, faute de logement promis maintes fois par les responsables.
Hier mardi, le secrétaire général de la municipalité d'El Fahs se rend chez Tarek, en compagnie de certains autres employés municipaux pour expulser son fils et sa femme, ignorant les papiers que cette dernière a essayé de lui montrer et qui sont signés par l’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa.
Cette mère a été clairement menacée, si elle ne dégage pas avec son fils, on les ferait sortir par les forces publiques. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce comportement inhumain et irresponsable et de nombreuses associations se sont exprimées à ce sujet.
Le Collectif Vérité & Justice a critiqué les promesses non tenus des autorités rappelant que : «Lors d’une cérémonie en grande pompe organisée le 13 Janvier dernier, Mehdi Jomaa alors chef du gouvernement des technocrates, a déclaré avoir régularisé les promesses de logement pour 6 blessés de la révolution. Il a remis des contrats à certains blessés et des papiers d'engagement de l’État pour l'octroi de logements qu'ils occupent à d'autres blessés.»
La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) s’est elle aussi :« insurgée contre ces comportements indignes, elle en appelle aux Tunisiennes et Tunisiens libres et jaloux des acquis de la révolution qui sont infiniment redevables aux martyrs et blessés de la révolution, à leurs associations, à leurs syndicats, à leurs organisations politiques, à leurs médias à toute la société civile pour s’opposer à l’expulsion de Mme Zediri. C’est un devoir incommensurable.»
Dans un communiqué qu’elle vient d’éditer, la FTCR a ajouté: « Non seulement les responsables de l’État et du gouvernement n’honorent pas les promesses qu’ils font à longueur de journée mais ils viennent de franchir un pas inqualifiable dans l’irresponsabilité et le « rien à foutre » en voulant expulser une femme sans ressource avec son enfant de quatre ans et demi dont le mari est alité depuis plus de deux mois à Nantes. Si vous n’êtes pas capables de les aider, laissez les familles des blessés de la révolution tranquille. »