La FAO mise sur la lutte biologique pour une agriculture tunisienne durable et résiliente

La FAO mise sur la lutte biologique pour une agriculture tunisienne durable et résiliente

Dans un contexte de crise phytosanitaire fragilisant les écosystèmes agricoles, la lutte biologique s’impose comme une solution innovante, écologique et durable. Pour relever ce défi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mobilisé les projets TCP/TUN/4001 et BIOREST – Appui au développement d’une agriculture biologique durable et résiliente dans un contexte de changement climatique en Tunisie, financé par la coopération suisse, en organisant un atelier national de formation et de diagnostic du 17 au 19 septembre 2025 à Hammamet. L’objectif était de renforcer les compétences nationales en élevage d’agents de lutte biologique, d’évaluer les capacités des structures existantes (centres techniques, instituts, startups), d’explorer les perspectives de création d’un réseau de micro-unités de production et de définir de nouveaux axes de coordination pour dynamiser cette filière stratégique. 

L’ouverture officielle de l’atelier a été assurée par M. Haykel Hochlef, le chef du cabinet du ministre de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques et de la Pêche en présence de M. Mohamed Amrani, le chargé des affaires courantes du bureau de la FAO et de l’Afrique du Nord qui ont  insisté sur l’intérêt de tels évènements à mobiliser tous les acteurs nationaux et à les réunir pour capitaliser les acquis de recherche et de solutionner les problématiques logistiques et techniques afin d’adopter la lutte biologique comme alternative respectueuse de l’environnement et garante d’une agriculture durable et résiliente.

Les travaux ont notamment porté sur la lutte contre la cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae), un ravageur du figuier de Barbarie, mettant en lumière le potentiel de ces méthodes comme alternatives durables aux solutions chimiques. L’introduction de la coccinelle prédatrice Hyperaspis trifurcata a ainsi été présentée comme une approche prometteuse et respectueuse de l’environnement. 

L’initiative a réuni un large éventail d’acteurs : startups et jeunes entreprises engagées dans la production d’agents biologiques, centres techniques agricoles (CTAB,CTA, CTD, etc.) impliqués dans le développement et la diffusion de technologies alternatives, ainsi que des instituts de recherche et établissements de formation (INAT, INRAT, CRRHAB, ISA Chott Meriem, IRA Kebili, CRRA Sidi Bouzid, etc… ) disposant de laboratoires et de programmes dédiés à l’entomologie et à la protection intégrée des cultures. Une visite au laboratoire de multiplication des insectes utiles du Centre Technique des Agrumes (CTA) a été organisée à la fin de l’atelier afin d’illustrer en pratique les notions présentées lors des deux journées précédentes.

À travers cette action, la lutte biologique est affirmée comme un levier d’innovation agroécologique et un pilier pour une agriculture tunisienne plus résiliente, autonome et durable. 

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