La fièvre des grèves reprend : faites attention à ma Tunisie
Le conseil national de l’ordre des avocats a annoncé une grève pour demain mercredi pour protester contre l’imposition de la corporation telle qu’il est prévu dans le projet de loi des finances 2017 et ce suite au non aboutissement des négociations avec le gouvernement sur ce dossier. Cet arrêt de travail est fixé pour un jour mais risque de durer plus longtemps si aucun accord n’est trouvé, menace le conseil de l’Ordre.
Dans le même temps les propriétaires de taxis individuels ont lancé un préavis de grève pour les 28, 29 et 30 novembre 2016. C’est l’union nationale des taxis individuels qui a lancé ce mot d’ordre et non la fédération syndicale des propriétaires des taxis individuels relevant de l’UTICA qui avait déjà déclenché une grève le 31 octobre dernier une grève pour protester contre la sévérité des agents de l’ordre à sanctionner les contraventions. On relève que le timing de la grève est intentionnel puisqu’il coïncide avec la conférence internationale sur l’investissement au cours de laquelle on attend la visite de milliers de visiteurs étrangers qui ne comprendraient pas l’absence de ce moyen de transport qui est généralement la marque déposée de la ville.
En réaction, un connaisseur Wahid Brahim, ancien directeur général de l’Office national du tourisme réagit avec son humour acerbe à cette grève. Il trouve « l'initiative excellente dans la mesure où elle épargnera aux participants l'amère expérience de prendre leurs "poubelles roulantes" et de subir leur éternelle mauvaise humeur ».
Mais ce n’est pas tout. Une reprise des mouvements des élèves est toujours possible car à l’évidence il y a une instrumentalisation du sentiment de ras-le-bol général contre un système scolaire fondé sur le bachotage malgré les effets d’annonce du ministre Néji Jalloul sur une réforme qui continue à être un serpent de mer ou l’arlésienne dont on continue à parler mais qu’on ne voit jamais.
Une grève générale avant le 8 décembre en raison du report des majorations salariales n’est pas non plus exclue sans parler des mouvements de protestation qui vont aller crescendo sur ce même sujet.
Devant la gravité de la crise que travers le pays, tous ces mouvements sociaux ne peuvent qu’attiser le mécontentement de la population et d’aggraver le malaise dans le pays.
Il importe à toutes les forces vives du pays de se rendre compte que la situation est grave et qu’il ne faut pas souffler sur les braises. Sinon le pays va à sa perte.
Le corporatisme, les intérêts étriqués, le chacun pour soi ne sont plus inacceptables, ni tolérables.
Alors, notre mot d’ordre à tous doit être : faites attention à ma Tunisie.
RBR
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