La finance islamique en Tunisie, un potentiel incontournable
La finance islamique, est aujourd’hui un phénomène incontournable de la sphère économique et financière, dont l’intérêt est grandissant.
Depuis le mois de mai de l’année 2010, date de l’ouverture de la première banque islamique en Tunisie, à savoir, la Banque Zitouna, jusqu’à aujourd’hui, la place de la Tunisie compte trois banques, deux sociétés de leasing, et trois sociétés d’assurances takaful, un tel nombre d’établissements financiers commercialisant des produits financiers de finance islamique nous permet de nous interroger sur le potentiel de ce secteur en Tunisie, méconnu quelques années auparavant.
Cependant, en Tunisie la matière est méconnaissable par le grand public en comparaison avec les pays du Golfe persique et certains pays occidentaux, voire une source de confusion traduite par une méfiance de cette nouvelle finance.
Un tel comportement est explicable par les dimensions religieuses et culturelles qu’emporte la finance islamique qui demeure moins compréhensible. En 2010, les actifs bancaires conformes à la charia ne représentaient que 2,2 % de l’actif total des banques. Un tel sous développement est longtemps attribué à des considérations politiques derrière lesquelles les autorités étatiques évitaient de rendre les produits islamiques accessibles aux simples citoyens.
Avec la montée des islamistes au pouvoir dans la Tunisie post révolutionnaire, le secteur est plus que jamais d’actualité dans la région de l’Afrique du Nord, en devenant un remède aux problèmes de financement de l’économie tunisienne.
C’est ce qui à été consacré par le nouveau cadre juridique régissant les banques et les établissements financiers, à savoir la loi n°2016-48 du 11 juillet 2016 qui régit l’exercice des opérations bancaires islamiques en permettant aux banques et aux établissements financiers dits «conventionnels» de s’adonner aux opérations bancaires islamiques.
Dans son article 11, cette loi définit la finance islamique comme la finance non basée sur le taux d’intérêt.Les articles 12, 13, 14 et 15, définissent les techniques de la matière, à savoir al Mourabaha, Ijara, Istisna’a et Salam, et par l’article 16 elle définit les dépôts d’investissement basés sur les contrats de Moudharaba et de Wakala.
Yemen Seibi
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