La gouvernance financière des entreprises et de l’économie mondiale

Les marchés s’ouvrent, la concurrence se déploie, la finance et la Bourse s’imposent. Le capitalisme actionnarial l’emporte

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Alors que la capitalisation boursière mondiale était équivalente à la production mondiale (PIB) en 1980, elle en vaut aujourd’hui trois fois le montant.

La méfiance s’impose face au système financier moderne. Son échelle donne le vertige, avec cette année plus de 4 000 milliards de dollars brassés dans des opérations de fusion acquisition, avec des actifs financiers négociables et théoriquement liquides qui atteindraient 160 000 milliards de dollars à la fin de l’année, le tout dans un monde dont le PIB tourne autour de 50 000 milliards de dollars.

La complexité de ce contexte, l’ampleur des défis à relever et les risques financiers qui en résultent accroissent l’instabilité chronique de la finance, aggravant ainsi les carences d’une bonne gouvernance financière tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau mondial.

La problématique de la gouvernance est d’autant plus importante dans les pays en voie de développement à l’instar de la Tunisie et des pays du Maghreb qui, malgré les incitations internationales et l’orientation libérale des politiques économiques, peinent à avoir des marchés financiers performants.

Ces marchés ne suffisent pas à drainer les ressources financières nécessaires au maintien et au renforcement de la compétitivité des entreprises nationales, qui pourtant sont dans une position de plus en plus vulnérable à cause de la globalisation des échanges.

Ces défaillances peuvent justifier l’intérêt porté sur les pratiques de la bonne gouvernance et soulèvent ainsi des interrogations relatives aux réformes nécessaires du système du gouvernement des entreprises dans ce type de pays.

L’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (Atuge) ouvre ainsi le débat sur « la gouvernance financière des entreprises et de l’économie mondiale», à l’occasion des 6èmes Journées d'économie financière qui se tiendront les 11 et 12 avril 2008 à Hammamet.

Quel est l’impact des fonds d’investissement étrangers sur la gestion interne et quotidienne des entreprises ? Comment les entreprises se sont-elles adaptées aux exigences de transparence et de rentabilité régissant le comportement des investisseurs sur les marchés financiers ? Dans un tel contexte, les pays émergents risquent-ils de subir des exigences réglementaires déstabilisantes pour des entreprises souvent fragiles et des systèmes financiers embryonnaires ? Comment peut-on promouvoir la bonne gouvernance financière dans les pays émergents lorsque la majorité écrasante des entreprises est constituée de PME dont la structure du capital est à dominante familiale ? En définitive, reste-il encore une place pour les objectifs sociaux et éthiques dans le pilotage de l’entreprise, à côté des objectifs purement financiers ? Telles sont les interrogations qui domineront ces journées.

E.M