La Tunisie demeure principalement dépendante des financements multilatéraux

La Tunisie demeure principalement dépendante des financements multilatéraux

Par Amine Ben Gamra (*)

Actuellement les perspectives économiques sont soumises à des risques de dégradation majeurs liés principalement à la pandémie de coronavirus.

L’inflation devrait continuer de reculer dans un scénario de baisse des cours du pétrole et de resserrement continu de la politique monétaire. Les tensions inflationnistes pourraient être plus fortes dans le scénario de perturbation constante des échanges commerciaux avec l’Europe et la Chine, ce qui pourrait contraindre les importateurs à adapter leurs chaînes d’approvisionnement et passer des marchés dans des pays où les coûts peuvent être plus élevés. 

Le taux de pauvreté devrait dépasser 3 % en 2020 si l’on utilise le seuil de 3,2 dollars par jour en parité du pouvoir d’achat et s’établir à environ 0,3 % si l’on applique le seuil de pauvreté fixé au niveau international.

Les principaux risques auxquels est exposée la Tunisie concernent la pandémie de COVID-19 et la volatilité des cours mondiaux du pétrole. Une aggravation de la pandémie mondiale entraînerait une détérioration plus poussée des perspectives économiques mondiales, une perturbation per-sistante des échanges commerciaux et des chaînes de valeur à l’échelle mondiale, ainsi que des restrictions d’une durée plus longue que prévu des voyages et de l’activité dans le monde et en Tunisie, parallèlement aux mesures de distanciation sociale qui diminueraient la consommation intérieure. 

Une telle aggravation serait préjudiciable à l’activité économique en Tunisie et en particulier au tourisme et aux exportations, avec pour résultat un nouveau ralentissement de la croissance et de la création d’emplois et la diminution des recettes publiques, ainsi qu’une augmentation potentielle des prix des marchandises importées entraînant une hausse de l’inflation. Cette situation, de même qu’une réduction potentielle des IDE et des envois de fonds de l’étranger en raison de la pandémie, aurait des répercussions sur le solde budgétaire et le solde courant et sur les réserves de change du pays.

Une perturbation des marchés mondiaux des capitaux et de la situation économique dans quelques pays exportateurs de pétrole de la région MENA pourrait rendre plus difficile le financement des déficits budgétaire et extérieur, mais la Tunisie demeure principalement dépendante des financements multilatéraux.
 
Amine BEN GAMRA(*)
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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