L’affaire de l’Ordre des ingénieurs devant la justice
La 11ème assemblée générale ordinaire de la commission des grands électeurs de l’ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) qui s’est tenue samedi dernier en présence de 81 sur les 90 membres, s’est terminée en queue de poisson et le différend entre les deux clans opposés a été traduit devant la justice.
La genèse de l’histoire remonte à la période de la révolution lorsque 16 membres du conseil de l’Ordre de l’époque ont démissionné. Ce qui a poussé la commission extraordinaire des grands électeurs à se réunir le 27 Janvier 2011 et de désigner un bureau provisoire composé de 12 membres présidé par Mongy Miled, chargé de diriger les affaires courantes de l’OIT, de la restructurer et de superviser le renouvellement des différents comités régionaux et sectoriels, de la commission des grands électeurs et par la suite du conseil de l’ordre.
Pourtant tout a bien commencé lors de l’assemblée de samedi dernier jusqu’à la lecture des rapports financier et moral de l’OIT qui n’ont pas été approuvés par la majorité des présents.
La tension est encore montée d’un cran suite à la demande de nombreux présents qui ont appelé le président de la séance (président du comité provisoire) à procéder au vote pour approuver la proposition visant à modifier l'ordre du jour afin d’élire les 20 membres du conseil et non pas 10 seulement comme le veut le bureau sortant.
Bien que les traditions de l’OIT impliquent que chaque nouveau bureau se composant de 20 membres soit constitué de 10 nouveaux membres élus et 10 anciens émanant du bureau sortant afin d’assurer la continuité, la commission des grands électeurs, qui demeure l’autorité suprême au sein de l’OIT, a décidé de modifier l’ordre du jour et d’élire tous les 20 membres.
La commission des grands électeurs a considéré que les membres du comité provisoire qui n’ont pas élu, mais désigné pour une mission bien déterminée ne pouvaient aspirer à demeurer au sein du bureau sans élections.
Cette position a bien sûr été refusée par Mongy Miled, qui a décidé de suspendre la séance, avant de quitter la salle avec les autres membres du comité provisoire.
Une fois le calme revenu, la commission des grands électeurs (les 77 présents) a décidé de continuer la séance de travail et a voté à l’unanimité pour que l’ingénieur Moncef Zaouali assure la présidence.
Un comité a été désigné afin d’organiser les élections du nouveau conseil de l’ordre pour lesquelles se sont présentés 27 ingénieurs parmi les grands électeurs présents.
Ce scrutin a abouti à l’élection d’Oussama Kheriji et Lotfi Bousaid, respectivement en tant que président et vice-président du conseil et d’Abdessatar Hosni en tant que Secrétaire Général.
Néanmoins, ces élections n’ont pas été reconnues par le bureau sortant qui a édité un communiqué dans lequel il a indiqué que ces élections sont illégales, ajoutant que ce qui s’est passé menace l’avenir de l’OIT. Le bureau sortant a appelé à ne pas reconnaître ceux qui se présentent comme étant le nouveau bureau.
Dans le camp opposé, Oussama Kheriji considère que les élections se sont déroulées sous l’autorité de la commission des grands électeurs, qui demeure la plus haute autorité, insistant sur la légalité du nouveau bureau.
Kheriji a indiqué que le nouveau bureau directeur a essayé de récupérer les clefs du local et les pièces comptables de l’OIT, mais Miled a refusé de les remettre. Ce qui les a obligés à tenter de les récupérer à travers un huissier notaire et à intenter un procès dans ce sens.
L’affaire de l’OIT sera donc entre les mains de la justice qui statuera sur le bureau légal qui se chargera des affaires des ingénieurs tunisiens.
B.M.K.