L’Algérie dénonce la visite au Sahara occidental de la ministre française de la Culture, Rachida Dati
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L’Algérie a condamné la visite effectuée lundi 17 février par la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU.
Cette visite «est d'une gravité particulière» et «est condamnable à plus d'un titre», a dénoncé mardi le ministère algérien des Affaires étrangères. Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est une ex-colonie espagnole contrôlée à environ 80% par le Maroc mais revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, en conflit depuis 50 ans avec Rabat, et soutenus par l'Algérie.
Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d'autonomie de ce territoire, «sous souveraineté marocaine», proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle de Paris favorable au processus de l'ONU, et provoquant une grave crise avec Alger.
«La visite est condamnable à plus d'un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d'un membre permanent du Conseil de Sécurité » de l'ONU, a affirmé le ministère algérien dans un communiqué. «Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l'exercice d'un droit à l'autodétermination demeure inaccompli», a-t-il ajouté.
Cette « visite malvenue renvoie l'image détestable d'une ancienne puissance coloniale solidaire d'une nouvelle », a poursuivi le ministère. « Ce faisant, le gouvernement français se disqualifie davantage et s'isole par rapport à l'action des Nations unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara occidental sur la base d'un strict respect de la légalité internationale », selon lui.
En octobre dernier, une résolution du Conseil de sécurité, soutenue par 12 des 15 membres, a appelé à une solution « réaliste et mutuellement acceptable » au Sahara occidental. Lundi, Rachida Dati avait qualifié d’« historique» sa visite, la «première d'un ministre français dans les provinces du Sud», en utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire, à son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français.
Pour rappel Rachida Dati est de père marocain et de mère algérienne. En plus de la nationalité française, elle est détentrice de la nationalité marocaine.
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