L’ancien ministre Tijani Haddad parle de la diversité et du tourisme durable

L’ancien ministre Tijani Haddad parle de la diversité et du tourisme durable

De nos jours, il est établi que la diversité du produit touristique d’une destination s’inscrit dans une dynamique qui favorise un tourisme durable : un tourisme qui respecte, préserve et met en valeur les richesses naturelles, culturelles et sociales d’une destination. Cette même dynamique doit concilier les impératifs de ce choix avec les prérogatives d’un développement harmonieux et d’une croissance planifiée. La diversité dont nous parlons aujourd’hui doit être à la fois écologique et culturelle soit une diversité qui favorise la nature, les civilisations et les hommes.
Sur le plan culturel, la diversité ne peut s’épanouir que dans un climat de tolérance, de respect mutuel et de dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions. Le patrimoine archéologique, héritage d’anciennes et prestigieuses civilisations, est, à ce titre, universel. La communauté internationale, les organisations spécialisées, les composantes de la société civile et, en premier lieu, les professionnels du tourisme ont le devoir et l’obligation de veiller à sa sauvegarde et à sa promotion.
Par ailleurs, à la diversité culturelle doit s’ajouter une autre diversité d’une importance vitale pour le tourisme durable et pour la pérennité de ce monde. Il s’agit, bien entendu, de la diversité écologique appelée scientifiquement la biodiversité. Durant ces dernières décades, les biologistes ont suivi de très près l’évolution des plantes et des espèces vivantes dont respectivement 12% et 20% sont menacées de disparition, d’autres menaces pèsent sur les forêts dont deux milles hectares disparaissent chaque jour. Les causes en sont nombreuses : les activités humaines dont notamment les industries énergivores et non renouvelables, favorisant une pollution sans limites, l’utilisation à outrances des insecticides et des produits chimiques pour l’agriculture, ainsi que le dérèglement climatique provoquant des catastrophes naturelles dévastatrices.
Lorsqu’on sait que de la préservation de la biodiversité et de la diversité culturelle dépend assurément l’avenir du tourisme, il est primordial et extrêmement urgent que les instances internationales, l’OMT en premier lieu, les gouvernements nationaux et les professionnels du secteur œuvrent solidairement pour face à tous ces défis en s’accordant sur des choix et des plans d’action qui favorisent un tourisme durable, développent l’écocitoyenneté et sauvegardent cette diversité qui constitue la plus grande richesse de la planète.
La menace qui pèse de plus en plus sur la Mer méditerranée. Sur ce sujet force est de constater que la croissance touristique excessive et non contrôlée sur les rives Sud et Nord de « Maré Nostrum »favorise la pollution et la dégradation physique du littoral, en plus, bien entendu, de la pollution occasionnée par les navires pétroliers qui traversent la Méditerranée et y versent les résidus de leur charge. L’homogénéité et la complémentarité des destinations Méditerranéennes exigent des « décisions-makers » une concertation multilatérale pour la préservation et la durabilité des atouts majeurs du tourisme qui ont fait de cette région une des plus grandes destinations touristiques dans le monde.

Tijani Haddad

 

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