Le barreau annonce une grève dans tous les tribunaux
Le Conseil national de l’ordre des avocats a décrété lundi, au terme d’une réunion en urgence, une grève générale devant tous les tribunaux tunisiens ce mercredi 24 avril.
L’ordre des avocats a décidé également d’observer jeudi un mouvement de protestation des avocats dans toutes les juridictions et un sit-in du conseil de l’ordre le même jour au siège du tribunal de première instance de Jendouba pour dénoncer l’agression dont a été victime récemment un membre de l’ordre et président de la section régionale des avocats.
Il a d’autre part décidé d’organiser une manifestation des avocats en robe devant le ministère de l’Intérieur et d’autoriser le bâtonnier de l’ordre des avocats à fixer la date et les modalités de ce mouvement de protestation. Le conseil de l’ordre va informer par ailleurs toutes les organisations internationales, arabes, régionales, sociales, professionnelles et des droits de l’homme, des “actes qui prennent pour cible les avocats tunisiens et de la tentative de violer les droits et les libertés et du retour aux pratiques de la tyrannie”, selon le texte de la déclaration du conseil.
Il a condamné “l’agression contre le responsable de la branche régionale des avocats à Jendouba et le traitement négatif du ministère public dans la région”. Il a appelé le président de la république, le chef du gouvernement et le ministre de l’intérieur à “assumer leurs responsabilités et à traduire leurs auteurs en justice”.
Le bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Amer Mehrezi, a déclaré lundi au correspondant de l’agence TAP à Jendouba que la plainte déposée par plusieurs agents de la sécurité accusant le responsable de la branche régionale des avocats à Jendouba d’avoir attaqué un certain nombre d’entre eux et le dossier préparé à cet effet étaient “montés de toutes pièces” et que les agents de la sécurité avaient délibérément “fabriqué des accusations sans fondement”.
Le procureur général du tribunal de première instance de Jendouba avait ordonné jeudi dernier l’ouverture d’une enquête à la suite d’une plainte déposée par le président de la section des avocats de Jendouba, dans laquelle il accuse un certain nombre d’agents de sécurité de l’avoir agressé pour avoir protesté contre la garde à vue de son épouse qui participait à une réunion d’un mouvement soufi.
De leur côté, des agents de sécurité ont déposé une plainte pénale contre le président de la section régionale pour diverses accusations, notamment pour avoir agressé violemment un fonctionnaire en exercice.
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