Le boom des IDE en Tunisie

Les investissements directs étrangers (IDE) devraient avoisiner, pour la première fois, en Tunisie, les 2 milliards de dinars en 2007 grâce à l'envergure des projets réalisés

. Les IDE ont, surtout, gagné en valeur technologique et se sont diversifiés avec l'arrivée des capitaux provenant des pays du Golfe et à leur tête, les Emirats Arabes Unis.

De fait, la Tunisie a réussi son passage d'un pays de main d'œuvre à bas coût et d'une industrie de sous-traitance et d'assemblage à celui d'un pays doté de ressources humaines qualifiées, d'une activité industrielle à haute valeur ajoutée technologique et d'un secteur de services performant.

La priorité a été accordée à la formation des ressources humaines, axée sur la promotion des aptitudes techniques et technologiques et le relèvement des qualifications. Un réseau d'instituts supérieurs d'études technologiques (ISET) alliant volet technique et pratique, a été crée à cet effet.

Les diplomés de ces instituts sont, aujourd'hui, trés demandés par les entreprises étrangères. Des avantages, ont, également été accordés aux entreprises pour les inciter à compléter la formation de leurs employés, selon leurs besoins spécifiques, ce qui a eu un effet multiplicateur, de transfert de la formation acquise.

Selon M. Noureddine Zekri, directeur général de l'investissement extérieur au ministère du développement et de la coopération internationale, "une réelle transformation tant dans des investissements étrangers qu'au niveau des tunisiens a d'ailleurs été constatée". C'est ainsi que plusieurs préalables ont favorisé la naissance de secteurs performants, à savoir l'investissement dans l'infrastructure technologique en plus de l'investissement dans l'infrastructure de base (aéroports, ports, autoroutes...).

C'est, ainsi que les investissements dans les télécommunications ont permis d'attirer les centres d'appel et des sociétés, telles que "ST micro-electronics", "Siemens" et "Alcatel" dont les activités en Tunisie relèvent de l'ingénierie, de la recherche et d'autres opérations haut de gamme.

Le directeur général de l'investissement extérieur, cite, aussi, les cas de "HR ACCES" groupe américain de développement de logiciels, dont une nouvelles unité a été inaugurée, récemment, à Tunis, employant 150 ingénieurs ou encore de "COTIX" société française de développement de sites internet, employant 100 spécialistes tunisiens dans ce domaine et qui a, également, ouvert un centre d'appel employant 250 personnes.

L'accord de libre-échange avec l'Union Européenne qui a contribué à la consolidation des investissements européens en Tunisie, a aussi, joué un rôle dans le relèvement du niveau technologique des investissements tunisiens et étrangers. Les entreprises européennes ont, également, procédé à des extensions importantes. Selon M. Zekri, il y a autant d'extensions que de créations d'entreprises.

Cette année pour la première fois, les exportations mécaniques et électriques ont dépassé les exportations textiles. De nouvelles perspectives apparaissent dans des secteurs de pointe, tels que les composants aéronautiques.

De son côté, le secteur du textile a progressé vers le haut de gamme. Par ailleurs, la Tunisie suscite l'intérêt de nouveaux investisseurs, tels que SEWON (Corée du sud) pour la fabrication de faisceaux de câbles à Kairouan, mais aussi d'entreprises japonaises dans les domaines des composants automobile et de développement informatique.

Le nouveau phénomène majeur en matière d'IDE en Tunisie sont les investissements provenant des pays du golfe, ils s'insèrent dans le cadre des priorités de la politique de développement de la Tunisie notamment en matière d'infrastructure et de création d'emplois ainsi que dans la stratégie de diversification des investissements étrangers, dont plus particulièrement la réalisation du projet d'envergure "la cité porte de la méditerranée", pour un investissement de 14 milliards de dollars par le groupe "sama Dubai" et le complexe immobilier baptisé "Bled El Ward", initié par le groupe émirati "El Maâber", implanté sur la sebkha de l'Ariana pour un investissement de 10 milliards de dollars.

Les capitaux arabes se sont orientés vers la Tunisie, pays qui présente de bons indicateurs et ambitionne de devenir une plateforme régionale de services et de commerce. Le pays s'est, d'ailleurs, fixé comme objectif prioritaire, dans le cadre du XIème plan de développement (2007-2011), de développer les projets d'infrastructure.

"Ces grands projets ne sont pas seulement dédiés à la promotion immobilière et touristique, ils prévoient de consacrer une partie des investissements au développement des services et des activités créatrices d'emplois, composantes qui répondent aux objectifs nationaux de la Tunisie" a précisé le directeur général de l'investissement extérieur.


Sonia Ben Salah (T.A.P)