Le coup de gueule d'un médecin libéral !

 

 

Nous sommes le 19 décembre et les médecins conventionnés avec la CNAM attendent encore que cette dernière honore ses engagements avec le syndicat tunisien des médecins libéraux (STML): aucun virement pour des bordereaux déposés depuis le mois d’octobre n’a encore été effectué, soit trois mois de retard dans quelques jours!

 

Est-il normal que le médecin libéral devienne ainsi tributaire du bon vouloir (ou des moyens financiers mais ça, c’est leur affaire!) d’un organisme tiers ? Est-il normal qu’un médecin libéral se trouve dans des situations financières critiques à cause du retard de paiement de ses bordereaux ? 

 

On ne compte plus le nombre de confrères qui n’arrivent plus à payer leurs cotisations à la CNSS, les acomptes provisionnels au fisc et même, pour certains, leurs loyers à cause de ces retards! Une situation ubuesque qui ne peut plus, ne doit plus durer. « ظهر البهيم وفى » comme le dit le proverbe tunisien et ne nous parlez plus, chers amis cadres du STML, d’une relation de partenariat (d’ailleurs, avons-nous jamais été partenaires?) Nos rapports avec la CNAM sont arrivés à un point de manque de confiance et d’irrespect tel que la seule solution qui se profile est le déconventionnement massif de tous les médecins. طاح القدر وفات العيشة

 

Chers amis cadres du STML, dites-leur d’imaginer leurs salaires amputés chaque mois d’une somme conséquente, sans explication, dites-leur de s’imaginer avec des retards de salaires de 1, 2 ou 3 mois. Dites-leur de faire des sacrifices comme nous en faisons chaque jour depuis des années et, pour une fois, nous payer nos dus et attendre, eux, un petit mois pour être payés, qu ils goûtent au stress des échéances de crédits et de loyers qu’ils ne pourront pas payer, aux soins médicaux qu’ils devront remettre à plus tard par manque de moyens (ah ! Non ! j’oubliais : ils sont remboursés à 100 %, par nos cotisations, les employés de la CNAM!) Non, ils ne le feront pas , la réalité est qu'ils se fichent de nous !! Nous sommes les derniers de leurs soucis.

 

Alors, si nous avons un minimum de respect envers nous-mêmes, envers nos patients, envers notre profession, vous savez ce qui vous reste à faire, vous qui nous représentez !