Le grand coup d’Ettakatol

 

Le parti Ettakatol vient certainement de frapper un grand coup en réussissant à unir les partis du Travail, du Courant démocratique et de l’Unité Populaire dans le cadre d’une nouvelle alliance sociale-démocrate.

 

En étant le noyau de cette union, Ettakatol a devancé Al Joumhouri et l’Alliance Démocratique dans la création de ce genre d’alliance centriste moderniste qui peut avoir un poids déterminant dans les prochaines élections.

 

Surtout que de nombreux Tunisiens qui ne s'identifient pas à  Ennahdha ou qui ont peur du retour de l’ancien régime, peuvent trouver en elle une alternative adéquate. 

Le programme de cette alliance qui veut mettre un terme aux tiraillements politiques, préserver l’identité arabo-musulmane du pays et surtout l’immuniser contre le retour de l’ancien régime en consolidant les acquis de la révolution en termes de liberté et de pluralisme, peut séduire les révolutionnaires et les islamistes.

 

Fort de l’appui de ces trois partis "clean", Ettakatol pourra s’imposer en tant qu’interlocuteur fort dans les négociations des alliances, que ce soit pour l'élection présidentielle ou les législatives.

 

En s’entourant de partis qui n’ont pas de candidat pour la Présidentielle, Ettakatol a, d’un autre côté, renforcé les chances de son Président Ben Jaâfar de se voir soutenir par Ennhadha au cas où le parti islamiste ne présentera pas de candidat pour la Présidentielle.

 

Même si cette alliance demeure, selon les responsables des quatre partis, ouverte aux partis modernistes du centre, et bien que Hichem Safi, secrétaire général du Mouvement de l’Unité Populaire, ait déclaré que la nouvelle alliance veut se rapprocher avec Al Joumhouri, le Mouvement du Peuple, l’Alliance Démocratique et d’autres partis qui appartiennent à la même mouvance,  il est difficile de voir Al Joumhouri ou l’Alliance Démocratique l’intégrer.  

 

Les ambitions de Néjib Chebbi et Mohamed Hamdi de se présenter à la présidentielle vont représenter certainement un obstacle sur le chemin de la création de la grande alliance de toute la famille sociale-démocrate  moderniste qui a lutté contre l’ancien régime.

 

A moins que Hamdi ne révise ses ambitions dévorantes à la baisse et laisse à la grande famille du centre de choisir entre Ben Jaâfar et Chebbi, un seul candidat pour la Présidentielle en fonction, bien sûr, des autres alliances électorales.