Le Kef proteste et s’indigne
Les ouvriers de la câblerie Coroplast au Kef ont organisé, lundi, une marche symbolique, parcourant une distance de 6km, sur la route nationale reliant le Kef à Tunis, en protestation contre la poursuite de la fermeture de l’usine et la dégradation de leur situation professionnelle et financière.
Le secrétaire général du syndicat de base, Mohran Khelifi, a indiqué à l’agence TAP que les protestations se poursuivront surtout que l’hypothèse de fermeture de l’entreprise au Kef et son transfert à Hammamet n’est pas à exclure, selon lui.
Il a appelé à la réouverture de l’usine et à la préservation des droits des 443 ouvriers, dont 53 contractuels.
Les représentants régionaux des organisations nationales réunis, mercredi dernier (5 avril 2017), au siège de l’Union régionale de l’agriculture, avaient décidé d’observer une grève générale le 20 avril, au cas où l’usine n’a pas été rouverte, revendiquant en même temps la relance des projets initiés par le gouvernement, au mois d’avril 2016, au profit de la région.
De son côté, Bouali M’barki, le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, a déclaré, lundi 10 avril 2017, à l’agence TAP, que la situation sociale dans la ville du Kef s’est compliquée davantage en raison du transfert à Hammamet d’une grande partie des activités de la câblerie de la région et la rupture des contrats de plusieurs personnes travaillant dans cette usine.
A ce sujet, Bouali Mbarki a appelé le gouvernement à résoudre ce problème qui peut dégénérer en « crise sociale » si la situation se développer pour concerner l’ensemble des ouvriers de l’usine estimée à 450 travailleurs.
S’exprimant en marge de l’ouverture des travaux de la conférence nationale de la Fédération Générale de la Sidérurgie qui se poursuit durant deux jours à Hammamet, M’barki a indiqué que la direction de cette entreprise allemande a refusé la proposition de l’UGTT d’augmenter d’une heure la durée de travail (huit heures contre 7 heures) et d’attribuer la rémunération de cette heure supplémentaire aux 53 ouvriers dont les contrats ont été résiliés.
Le gouvernement est appelé, a-t-il dit, à intervenir par la voie diplomatique pour engager des négociations avec le directeur de l’usine et le convaincre de déployer des efforts pour protéger l’entreprise, préserver son avenir et garantir la stabilité sociale dans la région du Kef.
Evoquant la situation à Tataouine, M’barki a indiqué que les jeunes revendiquent le droit à l’emploi.
Il a appelé les entreprises pétrolières à assumer leur responsabilité sociale dans la région à travers la création d’une dynamique économique et de nouveaux postes d’emploi.
M’barki a appelé le gouvernement à assumer sa responsabilité, à redonner confiance aux jeunes et à créer une nouvelle dynamique de développement grâce aux entreprises pétrolières actives dans la région.
A propos du contrat de la Dignité, M’barki a indiqué que ce contrat ne doit pas être une forme de complaisance pour les chefs d’entreprises ou d’autosatisfaction pour les bénéficiaires mais un mécanisme efficace pour la création de postes d’emploi effectifs et durables.
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