Le marché alternatif, nouvelle passerelle pour accéder à la bourse
Ce marché constitue un des mécanismes mis en place par l'état en vue de stimuler le marché financier et d'accroître sa contribution à la mobilisation de l'épargne et au financement de l'économie.
L'objectif est de faire passer la part du marché financier au financement de l'économie de 8% actuellement à 20% à l'horizon de 2009.
La création de ce marché s'inscrit dans le cadre d'un programme cohérent qui comporte une ensemble de dispositions visant à faciliter l'introduction des entreprises en bourse et à impulser l'investissement.
En effet, après la promulgation de la loi sur la sécurité des relations financières qui fait de la transparence une obligation générale pour les entreprises cotées et non cotées, l'état a œuvré à la création de plusieurs fonds de placement collectif (organismes de gestion de portefeuille de valeurs mobilières), dans le but de garantir la stabilité des transactions boursières.
Au nombre des réformes engagées pour dynamiser l'activité de la bourse , il y a lieu de citer l'assouplissement apporté aux conditions d'accès à la côte. Il s'agit notamment de réduire le nombre minimum d'actionnaires à 200 au lieu de 300 et de diminuer le capital minimum exigé.
Les PME tunisiennes, handicapées jusqu'ici par un certain nombre d'insuffisances ( petitesse de la taille, non-ouverture du capital au public, création récente, domaine d'activité peu porteur...), peuvent, désormais, grâce au marché alternatif bénéficier d'un financement à faible coût devant leur permettre de lever de nouvelles ressources et de consolider, ainsi, leurs fonds propres.
Conséquence : l'admission au marché alternatif peut être sollicitée par une société en cours de constitution par appel publique à l'épargne et par toute autre entreprise dont les titres sont répartis au moins entre 100 actionnaires ou entre cinq actionnaires institutionnels.
La société admise au marché alternatif est tenue de désigner un "listing sponsor" qui peut être choisi parmi les établissements de crédits, sociétés d'intermédiation en bourse, entreprises spécialisées en comptabilité ou en finances ou en droit. Ce listing sponsor a reçu pour mission d'apporter à l'entreprise candidate au marché alternatif conseil et assistance. Il est également chargé de lui rappeler, chaque fois que cela est nécessaire, ses obligations en matière de publication des états financiers et de transparence.
M.Kobbi a précisé que les éventuels investisseurs intéressés par ce marché seront, de toute évidence, des investisseurs avertis et conscients du niveau de risque à encourir, lequel risque est naturellement plus élevé que celui de la cote officielle.
Les fonds de placement collectif dont le nombre s'élève actuellement à 14 organismes pourraient également trouver dans ce marché alternatif une niche pour fructifier leurs investissements, a-t-il ajouté.
En prévision de l'ouverture de ce marché, le CMF a pris l'initiative de former plusieurs analystes financiers, et ce avec le concours du programme de modernisation industriel (PMI), programme cofinancé par l'Union Européenne.
Autre innovation en amont, la création d'un nouveau métier financier, l'activité de teneur de marché (market maker) exercée par des sociétés d'intermédiation en bourse, dont la mission consiste en l'achat et la vente des titres des entreprises cotées qui souffrent de problèmes de liquidité.