Le Président de l'AESAT: "Il n'y a pas encore de solutions concrètes à nos problèmes, il n'y a que des promesses !"

 Le Président de l'AESAT: "Il n'y a pas encore de solutions concrètes à nos problèmes, il n'y a que des promesses !"

 

En marge des travaux du premier forum "Tunisian African Empowerment Forum" organisé avec succès par TABC, les 22 et 23 août 2017 au Palais des Congrès de Tunis, Espace Manager a rencontré le président en exercice de l'AESAT (Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie), en l'occurrence M. Mack Arthur Deongane Yopasho.

A 29 ans, ce Centrafricain en master 2 recherche en Gestion des Organisations à l'UMLT nous parle du parcours du combattant auquel sont confrontés les étudiants et les solutions qu'ils attendent de ce forum qui a mobilisé une très forte communauté d'étudiants subsahariens établis en Tunisie.

L'on ne cesse de raconter que les étudiants originaires d'Afrique subsaharienne sont confrontés à des difficultés de toutes sortes: problème de carte séjour, pénalités, des arnaques, des expulsions arbitraires... Qu'en est-il réellement?

Effectivement les étudiants sont confrontés à nombre de difficultés dont les plus handicapantes sont la carte de sejour et les pénalités injustes que l'on fait payer aux étudiants.Certains pays échappent aux tracasseries du fait des conventions signées ou autres, par contre la majorité souffre. Je vous épargne le parcours du combattant des étudiants pour arriver à constituer un dossier de carte de séjour. Carte de séjour rejetée souvent parce qu'incomplète du fait des aberrations de l'administration tunisienne. Et une fois que l'étudiant reste sans ce sésame, il est appelé à payer des pénalités, soit 80 dinars par mois.Le grand mal de tous les étudiants ce sont les pénalités. Certains étudiants ont raté leurs vacances au bled et sont restés coincés en Tunisie à cause de ce problème de pénalités.
Il y a aussi un souci concernant le timbre fiscal dont le prix est passé de 15 dinars à 75 dinars et de 75 dinars, il est passé subitement à 300 dinars. Une somme énorme que rien ne justifie ! 

Qu'attendez-vous de ce forum?

Nous espérons que grâce à ce forum, des solutions seront trouvées à nos problèmes.Vous savez sans carte de séjour, l'étudiant ne peut pas faire convenablement ses études. Car sans carte de séjour, pas de stage, pas de permis, pas de compte bancaire...et la liste est longue.A côté de cela, certaines entreprises ou banques sont très renfermées sur elles-mêmes et n'acceptent jamais les étudiants étrangers, même parmi les rares qui arrivent à trouver la fameuse carte de séjour.

Nous sommes au deuxième et dernier jour des travaux du forum, avez-vous remarqué quelque chose de concret pour la solution à vos problèmes?

Pour l'instant, il n'y a pas encore de solutions concrètes, mais il y a des promesses. Le chef du gouvernement tunisien, M. Youssef Chahed, a évoqué dans son discours d'ouverture du forum, la question et a estimé que des solutions seront trouvées. Ce genre de discours, on en a toujours entendu. A plusieurs reprises, l'on nous a promis des solutions, mais elles sont toujours restées dans le champ des promesses. Même après les agressions subies par des étudiants africains, l'on nous a miroité l'idée d'une loi contre les dicsriminations à l'Assemblée, mais rien n'est fait jusque-là. Donc les promesses, il y en a, reste à passer la vitesse supérieure et trouver des solutions concrètes. Nous l'espérons le plus rapidement possible, car la prochaine entrée universitaire pointe déjà le bout du nez.

Propos recueillis par Oumar Diagana

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