Le Soudan ou le summum de la cruauté humaine !

Au milieu d'un vacarme d'obus, de mitraillettes, le Soudan se meurt dans une indifférence assourdissante. L'un des plus grands pays du continent africain se déshumanise. Il s'agit, à n'en point douter, de la pire crise humanitaire que le monde ait connu ces derniers temps.
Depuis avril 2023, soit plus de deux ans, le Soudan est ravagé par une guerre ou disons une lutte de pouvoir qui a provoqué une crise inédite, une horreur inqualifiable devrait-on dire. En cause deux hommes qui se disputent une sorte de butin. D’un côté, Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti, chef des Forces de soutien rapide (FSR), héritier des milices Janjawid, auteurs de massacres du Darfour dans les années 2000. De l’autre, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée régulière et putschiste.
Ces deux individus sont devenus depuis quelque temps la personnification de l'horreur, tant leur duel a précipité le pays dans un gouffre sans fond. L'objectif, le seul, de ces deux énergumènes, est le pouvoir avec la guerre comme seul langage.
Malgré les appels de l’ONU et de l’Union européenne à un cessez-le-feu, les massacres se poursuivent dans un silence assourdissant. Plus de 11 millions de personnes ont été déplacées, 30 millions ont besoin d’aide, et des dizaines de milliers de civils sont morts.
Avec la prise d’El Fasher (au Darfour-Nord) par les troupes paramilitaires au cours des derniers jours, un nouveau cap dans l’horreur a été franchi. Des villes entières ont été rasées, des villages brûlés, des femmes violées et des enfants exécutés. Plus de 2.000 civils ont été massacrés dimanche et lundi dernier, selon les forces pro-gouvernementales.
Le pays fait face à la famine, aux maladies (choléra, paludisme, rougeole) et à la destruction des hôpitaux. Le 28 octobre 2025, 460 personnes, dont des mères et des nourrissons, ont été massacrées dans une maternité à El-Fasher, au Darfour.
Des fosses communes, des viols de masse, des tortures et exécutions ont été documentés. Le viol est devenu une arme de guerre, utilisé pour terroriser les populations.
Les humanitaires décrivent un enfer, avec des familles entières enterrées vivantes sous les décombres, des malades abandonnés faute de médicaments et des enfants affamés. Le Programme alimentaire mondial parle d’une population «au bord de la survie».
Des images insoutenables d'une rare cruauté ne cessent de défiler sur la toile, pendant que les deux camps s'accusent mutuellement de crimes de guerre. Certains humanitaires évoqueraient même un «nettoyage ethnique systématique» des populations non arabes Fur, Zaghawa et Bartis.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le massacre continue dans l'indifférence totale. Quand l'Union européenne s'est juste contentée de dénoncer la «brutalité» des paramilitaires, la France, elle, exhorte à la négociation, tandis que l'ONU appelle à la retenue. Que de mots, des parooooles, et pas d'actions concrètes ! Quid de l'Union africaine !? que de laconiques communiqués sans lendemain.
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