Les banques font face en 2020 à un ralentissement sans rupture de croissance

L’année 2019 s’est terminée moins bien qu’elle n’avait commencé. Le marché actions a affiché un essoufflement quasi général après avoir enchainé trois exercices consécutifs dans le vert. Selon une étude publiée par Tunisie valeurs sur le bilan de la bourse en 2019 et les perspectives pour 2020, les deux indices phares de la cote, le Tunindex et le Tunindex 20, ont respectivement décroché de 2,1% et de 3,7%.
Il en ressort également de l’étude que le parcours terne de la bourse de Tunis en 2019 contraste avec le bon millésime pour la plupart des grandes places financières internationales. Celles-ci ont affiché les meilleures performances depuis le choc des Subprimes, une décennie plutôt. L’indice MSCI monde qui suit les actions dans les pays développés a bondi de 24%.
En 2019, la capitalisation du marché s’est rétractée de 2,7% à 23,7 milliards de dinars. Tous les indices sectoriels ont enregistré des performances dans le rouge, sauf l’indice de l’assurance (+7,9%), l’indice produits ménagers et de soin personnel (+5,2%), l’indice des matériaux de base (+1,4%) et légèrement l’indice bancaire (+0,2%). Ce dernier a frôlé sa première baisse annuelle depuis 2013 n’eût été le réveil des deux dernières séances (+1,3% sur les deux dernières séances).
L’année 2019 a été à l’opposé de 2018 sur le front des échanges. Là encore, ce sont les big cap et les valeurs bancaires qui ont manqué à l’appel. Un flux moyen quotidien de 4,3MDt (hors transactions de bloc) a été échangé sur la cote en 2019, soit une régression de 26% par rapport à l’année 2018. La bonne dynamique du marché des blocs a contribué à atténuer la « morosité » des volumes sur le marché principal. 72 transactions de bloc ont été réalisées sur l’année, drainant des capitaux additionnels de 454MDt. L’allongement des séances de cotation d’une heure depuis septembre 2019 n’a pas produit l’effet attendu sur les échanges.
Les valeurs les plus échangées ont été UNIMED, SFBT et BT. Ces Blue Chips ont notamment profité d’un flux soutenu de transactions de bloc portant sur des montants de 115MDt pour UNIMED, de 149MDt pour SFBT et de 65MDt pour BT. Les échanges ont été dominés par les investisseurs locaux avec une part de 72%, suivis des OPCVM avec une proportion de 13%. Quant aux étrangers, ils ont accaparé une part de 13% des échanges, la même que 2018.
S’agissant des perspectives, l’étude a souligné que le secteur bancaire a prouvé la flexibilité de son business model et sa capacité de résilience face aux restrictions de la politique monétaire et aux défis de la conjoncture économique post-révolution.
En 2020, les banques font face à un scénario de ralentissement sans rupture de croissance dans les prochains exercices. Nos prévisions tablent sur une croissance moyenne des bénéfices du secteur de 9% sur la période 2018- 2021 contre un rythme moyen de 21% sur l’intervalle 2014-2018.
Votre commentaire