Les Grandes causes sont bien-là !
Quid de la diplomatie à fleurets mouchetés ? Le président tunisien vient de convoquer l’ambassadeur américain. A en croire le conseiller politique Noureddine BEN TICHA, Béji Caïd Essebsi ne devrait pas seulement protester de l’amitié entre les deux peuples, mais bien contre ce qui la menace régulièrement : le tropisme israélien de la diplomatie américaine.
La « nouvele reconquista » d’Al-Quds, promise par Donald Trump à Benjamin Netanyahu, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Après l’embrasement des rues arabes, la déclaration d’Al-Quds, capitale éternelle de l’Etat hébreu, a fait sortir Carthage de son silence. Suite à un premier communiqué des Affaires étrangères en deçà des attendus populaires, la présidence rattrape le coup et adresse une missive de soutien au président de l’Autorité palestinienne ; Mahmoud Abbas.
Le ton est redonné. Le chef de diplomatie tunisienne, repris. La cause Palestinienne n’est plus ce qu’elle était du temps de Mehdi Jomaa, une grande cause perdue. Elle est de nouveau, mère des luttes d’indépendance. La présidence se rallie le peuple, coiffe au poteau les capitales arabes et convoque l’ambassadeur américain : M. Rubinstein. Sebsi devrait aussi rencontrer son homologue français, la semaine prochaine, afin d’étudier une alternative arabo-européenne à ces « extrémités » impériales d’un président américain, de plus en plus isolé.
Peu importe ici les mobiles de ce réveil diplomatique ; il s’agit simplement de le dé-corréler à une transition démocratique laborieuse, à une auto-flagellation tous azimuts, et somme toute à une dépression collective sans précédent. Alors que la Tunisie n’est jamais tombée bien bas, dans son self-esteem, alors que le sentiment patriotique est dans les chaussettes et que le désir de quitter est sans appel, la Tunisie retrouve d’un coup, d’un seul, Dignité et espoir. Ses rues retrouvent la vitalité des grands soirs, ses associations et partis retrouvent l’engagement des grandes causes. Les petites normalisations sous le manteau, passent au lave-linge de la mémoire à long terme, l’enfant illégitime fait dans le dos du peuple, est adopté.
Pourquoi ce sursaut ? Nous est hypothèse que l’opportunisme ne peut conduire un pays.... Que la doctrine réaliste est un oxymore, et que le réalisme est le moyen de grandes fins. Que le réalisme ne peut être la fin ! Qu’il lui manque un contenu. Qu’il s’agit d’une forme pure. Que sans doctrine l’Etat est un appareil. Et que l’appareil sans doctrine est un nihilisme suicidaire.....
C’est seulement par les grandes causes que la Tunisie reprendra sa grande marche vers le progrès, un progrès digne et ambitieux, humanisé, heureux et décent.
Sebsi aura-t-il fermé les parenthèses Jomaa ? Réponse de Lamartine : Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute Sans aimer, sans haïr les drapeaux différents, Partout où l'homme souffre il me voit dans ses rangs. Plus une race humaine est vaincue et flétrie, Plus elle m'est sacrée et devient ma patrie.
Par Jamel HENI
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