Les options de change pour affronter les turbulences financières
Dans une conjoncture mondiale difficile, caractérisée par l’envolée des prix des matières premières, la crise des subprimes
ainsi que par la dévaluation du dollar, l’intérêt croissant aux techniques des options de change, un thème purement financier, trouve donc sa raison d’être.
C’est dans l'optique de promouvoir ce nouvel instrument de couverture que la banque privée Amen Bank vient d’organiser un séminaire sur les options de change.
Certains banquiers et acteurs économiques considèrent que le lancement du marché des options de change est une mesure qui devrait améliorer sensiblement le mode de gestion du risque de change par les entreprises tunisiennes en matière de confection des prix et une étape très importante dans le cadre du processus de convertibilité totale du dinar.
Pour agir dans un environnement sûr, les entreprises accordent un intérêt particulier au marché des options de change.
Selon les experts tunisiens, les options de change- un produit financier par excellence- forment un ensemble de moyens sophistiqués et souples pour la couverture contre les risques de change et offrent une marge commerciale pouvant couvrir, selon le décret de la Banque centrale de Tunisie, jusqu’à trois ans les opérations de change notamment pour les entreprises qui ne disposent pas de comptes en devises.
Sur le plan pratique, le recours aux techniques des options de change est un droit et non pas une obligation, et ce, à travers une prime fixée par un contrat à une date convenue au préalable entre une banque et sa clientèle.
Autrement dit, le détenteur d'une option peut donc décider librement de l'exercer c'est à dire d'acheter ou de vendre la devise à un prix fixé appelé, prix d'exercice, comme il peut renoncer à utiliser ce droit si le cours qu'il peut obtenir sur le marché de change au comptant est plus avantageux pour lui.
L'option de change permet donc à son détenteur de couvrir son risque de change tout en préservant la possibilité de réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution favorable du cours de la devise.
Néanmoins, les techniques des options de change restent exposées aux critiques de certains acteurs économiques notamment dans leurs aspects liés aux procédures d’applications si l’on tient compte de la nature du tissu industriel tunisien, composé en majorité de PME.
Les options de change sollicitent le déploiement des grands moyens. Leur adoption ne s’applique pas à toutes les entreprises dans le sens où certaines d’entre elles n’ont pas encore atteint la taille d’exercer ce droit.
Pire encore, certains spécialistes affirment que le cadre législatif actuel ne permet pas pour le moment d’investir dans ce produit.
Il est vrai que la conjoncture mondiale actuelle oblige à aller avec prudence pour s’engager dans l’adoption de nouvelles techniques financières, cependant, l’introduction de ces dernières, si elles sont efficaces, ne doit pas encore tarder parce qu’aujourd’hui, la crise n’épargne personne.
Malgré les efforts consentis pour la libéralisation totale du marché de change, les acteurs économiques demandent à voir cette libéralisation financière se renforcer davantage.