L’Europe sauvée par Ben Guerdane

L’aveuglement des européens face à ce qui se joue en Tunisie est pathétique, désespérant conclut le quotidien français « le Monde » dans un un éditorial qu’il consacre à l’opération de DAECH contre la ville de Ben Gardane. Même si le texte évoque largement la situation en Libye, il souligne que « le front » tunisien doit être érigé en « priorité absolue » de l’Union Européenne. Le quotidien estime que « les fonds structurels » accordés de façon quasi-mécanique aux pays de l’Europe de l’Est « seraient mieux employés en Tunisie, dans l’intérêt de toute l’UE ». « Où est la mobilisation de l’Europe en faveur des 11 millions de Tunisiens ? A quand un conseil européen consacré à la Tunisie, suivi d’une conférence des investisseurs européens ? Faudra-t-il attendre d’autres Ben Guerdane ? L’aveuglement des Européens face à ce qui se joue en Tunisie est pathétique, désespérant », conclut-il. Je lis cet éditorial alors que je pensais en mon for intérieur : C’est bien de dire son admiration pour le comportement de l’armée et des forces de sécurité tunisienne qui ont gagné haut la main cette bataille.
Sensibilisier les Européens
Il ne fait pas de doute que la civilisation de l’occident a été sauvée à Ben Guerdane. Si cette ville tombait, qu’à Dieu ne plaise, les terroristes sanguinaires de DAECH seraient à quelques encablures de l’Europe. Il faut que les Tunisiens le fassent savoir aux Européens qui paraissent « aveugles » devant ce danger. Si j’ai un conseil à donner à nos gouvernants, c’est qu’ils forment une délégation composée d’officiels (ministres et hauts cadres) en plus des représentants de la société civile et des personnalités originaires de Ben Guerdane et les dépêchent dans les capitales européennes (de Paris à Berlin , de Bruxelles à Londres, de Stockholm à Helsinki, de Madrid à Athènes) pour les sensibiliser à ce qui vient de se passer dans cette ville et leur demander un soutien conséquent non seulement pour l’armée et pour les services de sécurité mais aussi des investissements publics et privés en faveur de toute la région du Sud Est.
Je suis persuadé que les Européens voleront à notre secours. L’argent existe à travers ces fameux « fonds structurels » qui ont permis à des pays comme le Portugal ou la Grèce de passer de pays relativement arriérés en Europe à des pays développés réellement. Ce n’est pas demander l’aumône. Mais avons-nous, nous aussi, la volonté et la détermination à défendre l’exception tunisienne ?
Raouf Ben Rejeb
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