L’hommage de Saïed à Bourguiba : la Tunisie pays indépendant qui n’admet aucune ingérence étrangère
« La Tunisie est un pays souverain, qui fonde ses choix sur la volonté de son peuple indépendant, loin de toute ingérence étrangère », a lancé le président de la République Kaïs Saïed, mercredi, à Monastir, lors de la cérémonie commémorant le 22e anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba.
Il a souligné, dans une allocution prononcée à cette occasion, que « la Tunisie n’est pas une régence et n’accepte pas l’ingérence des consuls étrangers », ajoutant qu’il « n’est pas possible de passer d’une étape à l’autre en ourdissant des complots et en se jetant dans les bras des étrangers ».
« Nous avons de la considération pour les étrangers, et nous traitons avec eux sur un pied d’égalité, comme le stipule le droit international et comme le dictent notre dignité et notre indépendance, avant même que ces principes soient consacrés par le droit international», a-t-il insisté.
Par ailleurs, le président Saïed a rappelé le rôle historique du leader Habib Bourguiba avec d’autres leaders dans l’accession à l’indépendance, concrétisée par des décisions nationales comme la généralisation de l’éducation, la gratuité de la santé et l’élaboration du Code du statut personnel.
« Il s’agissait d’une véritable révolution, à travers laquelle Bourguiba a œuvré pour changer le visage de la Tunisie », a-t-il souligné, saluant les réalisations du leader défunt « contrairement à certains qui veulent tirer leur légitimité de ses cendres ».
Il a, à cet égard, rappelé les positions du président Bourguiba vis-à-vis de l’ingérence étrangère, et comment il n’a pas cédé un iota de la Tunisie, malgré les tentations de l’époque.
D’autre part, le président de la République a réaffirmé qu’il n’y aura «aucun retour en arrière », assurant également qu’il n’y a « aucune valeur juridique pour des projets manigancés dans des réunions virtuelles (en référence aux députés du Parlement dissous) ».
Il s’est demandé quel sens avait le patriotisme « alors que certains se jettent dans les bras de ceux qui complotent contre la Tunisie », affirmant que « le peuple tunisien n’acceptera pas ces manœuvres qui sont aux antipodes de son Histoire et même des lois qu’ils ont faites (en référence aux députés) ».
« Il est désormais question de l’unité et de la continuité de l’État », a-t-il prévenu, se demandant « comment les lois sont-elles établies à travers des médias étrangers, et comment peuvent-ils parler de souveraineté de l’État ? Est-ce encore un Parlement, après avoir été suspendu puis dissous ? », a-t-il rétorqué.
En réponse aux questions des journalistes, le président de la République a annoncé que le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours sera adopté lors des prochaines élections législatives, et ce conformément aux résultats de la Consultation nationale.
Il a ajouté que la commission électorale (ISIE) continuera de superviser les prochaines échéances électorales « mais pas dans sa structure actuelle. »
Kaïs Saïed a, en outre, souligné que le dialogue a été lancé avec les organisations nationales et s’appuiera sur les résultats de la Consultation nationale, écartant cependant tout dialogue « avec les voleurs et les conspirateurs ».
Il a également indiqué que la Constitution sera amendée ou qu’une nouvelle Constitution élaborée, en fonction des résultats du référendum prévu le 25 juillet.
Au sujet de la cession de certaines entreprises publiques, le chef de l’Etat a indiqué qu’un accord pour l’assainissement de certains établissements a été conclu. « Il faut réhabiliter les institutions de la santé, l’éducation, les transports, la sécurité sociale et d’autres secteurs non soumis à la logique de pertes et profits, et démanteler les réseaux de corruption qui se sont propagés et ont réussi à gagner de l’influence au sein de l’État », a-t-il insisté.
Au cours de la cérémonie, à laquelle ont assisté d’anciens combattants, le chef de l’Etat a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du leader Habib Bourguiba et récité la Fatiha à sa mémoire.
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