Licenciés pour leurs barbes jugées trop longues
Pour avoir refusé de raccourcir leur barbe, quatre agents de sûreté, qui se revendiquent musulmans pratiquants, avaient été licenciés en France pour faute grave par Securitas Transport Aviation. Le jugement sera rendu le 17 juin.
Accusée de discrimination religieuse, l'entreprise Securitas a défendu vendredi devant les prud'hommes, au nom de la laïcité, sa décision de licencier après les attentats du 13 novembre quatre agents de sûreté à l'aéroport d'Orly, qui avaient refusé de raccourcir leur barbe.
Une semaine après les attentats, une vingtaine d'agents de sûreté, personnels chargés de scanner les passagers avant leur embarquement, sont convoqués par leur employeur, Securitas Transport Aviation Security (STAS). La filiale du numéro un européen des services de sécurité leur enjoint de se conformer au "référentiel vestimentaire" en vigueur dans l'entreprise précisant que les "barbes, boucs ou moustaches" doivent être "courts, taillés, soignés et entretenus".
Pour avoir refusé de raccourcir leur barbe, quatre d'entre eux, qui se revendiquent musulmans pratiquants, sont renvoyés chez eux sans être payés. "On m'a convoqué, je l'ai taillée et on m'a dit que ce n'était pas assez", a affirmé à l'AFP, en marge de l'audience, l'un des plaignants, qui veut garder l'anonymat pour ne pas compromettre ses chances de retrouver du travail.
Licenciés pour "faute grave" entre janvier et avril, les quatre ex-salariés, dont chacun porte une barbe de longueur et d'épaisseur variables, réclament des rappels de salaire et 5000 euros de "provisions en dommages et intérêts" dans le cadre de cette procédure en référé. Pour leur avocat, Eric Moutet, "c'est une affaire de principe, qui est liée de manière évidente aux attentats de novembre".
"Le regard sur eux a changé"
Les ex-agents, qui ont entre neuf et dix ans d'ancienneté, n'ont "jamais posé de problème particulier". La preuve, c'est que l'autorisation qui leur a été délivrée de travailler dans la zone réservée de l'aéroport n'a jamais été "remise en cause par le préfet et le procureur de la République". (lexpress.fr)
http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/licencies-pour-une-barbe-...
Votre commentaire