L'investissement et le bourbier administratif tunisien

S'il est des conclusions à tirer de la visite de Christine Lagarde, directrice du FMI, ce sont les répercussions extrêmement négatives de notre administration sur toute volonté ou action d'investir en Tunisie, qui est un besoin vital pour la survie de notre économie.
Selon les déclarations faites par l'hôte de la Tunisie durant sa dernière visite chez nous, si elle n'a pas tari d'«éloges» sur l'aptitude de la Tunisie à sortir de sa crise, d'autres signes ont par contre dévoilé l'immense écueil freinant l'envol de notre économie, celui de notre système administratif extrêmement compliqué et d'une lenteur peu commune.
Ainsi, selon les indicateurs «Doing Business» de la Banque Mondiale, et à titre d'exemple, il faut 94 jours pour obtenir un permis de construire en Tunisie !
Trois longs mois pour un petit papier qui ouvrirait grandes les portes de l'investissement et l'absorption du chômage.
Toujours selon ce rapport, et d'après l'analyse publiée aujourd'hui sur l'hebdomadaire Tunis-Hebdo, 50% des secteurs économiques sont confrontés à des restrictions de tout ordre freinant les investissements.
Des chiffres alarmants traduisant le bourbier administratif dans lequel patauge notre économie, voire le pays tout en entier.
Sinon comment concevoir qu'un pays telle que la Tunisie qui, à la suite d'un changement politique d'envergure et une période de flottement et de récession à tous les niveaux, se permet-il de telles pratiques et une telle lenteur administrative, freinant gravement l'élan économique dont il a besoin ?
Un investisseur, qu'il soit local ou étranger, n'a pas de temps à perdre à courir les couloirs de l'administration et perdre ainsi un temps précieux pour lancer son projet et entamer dans les plus brefs délais ses activités.
Plus d'un, découragé par les lourdeurs de notre administration, a plié bagages et était allé s'installer dans un pays qui l'accueillera à bras ouverts et lui facilitera toutes les démarches pour qu'il s'implante chez lui.
Notre système et nos règlements semblent certainement, et depuis belle lurette, dépassés par le temps et l'histoire et il est urgent de réviser tout ce qui est en rapport avec le code d'investissement et les formalités administratives afin d'espérer réellement une ruée des investisseurs, notre pays offrant sans aucun doute de grandes opportunités d'investissement.